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Les 2 Alfred

Denis podalydes

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avec Denis Podalydès, Sandrine Kiberlain, Bruno Podalydès,

comédie, France, 1h32, 2021


«  Alexandre, chômeur déclassé, a deux mois pour prouver à sa femme qu'il peut s'occuper de ses deux jeunes enfants et être autonome financièrement.

Problème :   The Box,  la start-up très friendly qui veut l'embaucher à l'essai, a pour dogme « pas d'enfant » et Séverine, sa future supérieure est une tueuse au caractère éruptif.

Pour obtenir ce poste, Alexandre doit donc mentir…

La rencontre avec Arcimboldo, « entrepreneur de lui-même », le roi des petits boulots sur appli, aidera-t-elle cet homme vaillant et déboussolé à surmonter tous ces défis ? »


De nombreux critiques encensent cette comédie qui serait « amère, insolente et poétique ». Honnêtement, c'est beaucoup plus poétique qu'insolent. C'est une petite fable qui s'amuse des travers de notre société moderne et qui semble nous dire que si tout n'est pas merveilleux, tout finira bien quand même... sûrement d'un claquement de doigts !

Si Les 2 Alfred parle du monde d'aujourd'hui, il est la somme des péripéties qui ont un goût de déjà-vu :  le mensonge au travail,  le père seul qui doit jongler entre la vie familiale et professionnelle, la technologie qui nous joue des tours…

C'est fantaisiste mais très mou. La critique ne va pas bien loin, elle ne sert qu'un humour, certes pas désagréable, mais qu'on attendait plus vitriolé.

On aurait aimé être un peu plus embarqué par l'histoire mais le film ne dépasse pas la succession de gentils sketchs.

On attendait  une fin combative, on reste perplexe devant un dénouement digne d'un conte de fées revisité par Disney !

Si la déception est grande, c'est en partie parce que le film est « vendu » pour plus qu'il n'est.


Les 2 Alfred bénéficie tout de même de deux points forts : des excellents acteurs, et une belle description de la « start-up Nation ». Celle-ci est bien symbolisée par les faux-semblants. L'absence de sentiment à l'égard des salariés est remplacé par un décor de loisirs. 

Entre deux « conf call » inutiles, les collaborateurs jouent au ping-pong,  chacun arrose à son tour les plantations qui trônent au centre de « l'open space » dont les espaces sont matérialisés par des serres. L'attente d'un rendez-vous se fait sur des chaises longues…. Dans ce monde, le boss veut des employés disponibles H 24, les enfants sont interdits même si les jeunes adultes évoluent dans le paysage de l'île aux enfants…

Le tout est couronné par un vocabulaire incompréhensible, tellement vide de sens, qu'on doute que les employés eux-mêmes sachent ce qu'ils sont censés faire !


C'est ce monde que l'on découvre avec Alexandre, joué par Denis Podalydès. Arcimboldo, son comparse à l'écran, son frère dans la vraie vie, est  l'illustration de l'Ubérisation à outrance de la société.

Dans ce domaine, le spectateur assiste à une suite de situations dont l'absurde fait sourire mais cela ressemble plus à une constatation qu'a une réelle critique. Cet Arcimboldo, très sympathique au demeurant, semble bien s'accommoder d'un système qui, si il fait de lui son propre patron, le laisse dans une précarité qui semble inacceptable. On est loin de Ken Loach avec Sorry, we missed you.


Avec quelques bons passages,  Les 2 Alfred reste une comédie gentillette.  Il ne faut pas en attendre plus, au risque d'être déçu.

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