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Belfast

Kenneth Branagh

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Avec Jude Hill,Caitriona Balfe, Jamie Dornan,

drame, Grande-Bretagne, 2022, 1h39.


« Été 1969 :  Buddy, 9 ans sait parfaitement qui il est et à quel monde il appartient, celui de la classe ouvrière des quartiers nord de Belfast où il vit heureux, choyé et en sécurité.

Mais vers la fin des années 60, alors que le premier homme pose le pied sur la Lune et que la chaleur du mois d'août se fait encore sentir, les rêves d'enfant de Buddy virent au cauchemar. La grogne sociale latente se transforme soudain en violence dans les rues du quartier. »


Kenneth Brannagh propose avec Belfast une très belle autofiction. L'utilisation d'un noir et blanc lumineux nous fait découvrir des événements dramatiques, à travers le regard d'un enfant.


L'action se déroule dans une rue d'un quartier de la classe ouvrière où tout est beau, car c'est ainsi que le petit Buddy voit son monde. Sa vie est un jeu, ses parents des héros. On le voit ébahi, au cinéma, happé par les images des films télévisuels. Il vit comme dans une fiction. Les événements sociaux et politiques qui ont secoué Belfast vont marquer, pour Buddy, la fin d'un monde simple, comme il l'imaginait, avec d'un côté les bons et de l'autre les méchants.


Cette vision binaire est bien compliquée quand elle s'applique à son quartier, à sa rue. Les minorités catholiques, victimes de discriminations à l'emploi et à l'embauche se révoltent. Où Buddy ne voyait que des Irlandais, il va devoir apprendre à distinguer catholiques et protestants. Cet apprentissage, qui au demeurant est terrible, donne lieu à des scènes souvent drôles. Rien de tel que le regard d'un enfant pour mettre en lumière l'absurdité des conflits. Les catholiques ont des revendications, les protestants veulent leur départ.

La rue de Buddy résiste, tout en se protégeant des menaces. Sa famille, protestante, refuse de quitter les lieux.


À tout cela s'ajoutent les problèmes financiers des parents du jeune garçon. Dans ce domaine, on n'en saura pas plus que l'enfant, entendant, comme lui, ce qui se murmure entre les parents, derrière les portes.

Cette famille refuse de choisir un camp mais dans ces événements qui déchirent une population d'un même pays, aucun choix n'est facile, ni exempt de conséquences douloureuses.


Belfast n'est pas un film qui rend compte du déroulement des faits historiques. C'est un film sur une multitude de sentiments qui découlent de chaque guerre civile. Rester dans son pays au risque de mettre en danger sa famille ou partir vers un inconnu qu'on ne désire pas ?

Belfast nous donne joliment à voir un film sur la fin d'une enfance, réalisé par un incontestable amoureux du cinéma.

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