top of page

Compartiment n°6

Juho Kuosmanen

effacer historique.jpg
3
essai4.png

avec Seidi, Haarla,yuriy Borisov, drame, Allemagne, Estonier, 2021, 1h47.


« Une jeune Finlandaise prend un train à Moscou pour se rendre sur un site archéologique en mer Arctique. Elle est contrainte de partager son compartiment avec un inconnu. Cette cohabitation et d'improbables rencontres vont peu à peu rapprocher ces deux êtres que tout oppose. »


Laura vit avec Irina, une intellectuelle moscovite, dont elle est amoureuse. À l'ouverture du film, elle semble spectatrice de la vie de cette dernière. Au fur et à mesure du déroulement, on s'interroge sur la part du sentiment amoureux par rapport à l'admiration d'une vie que Laura semble envier.

Cette dernière paraît aussi gauche qu'Irina est à l'aise au milieu de ses amis et de ses livres.

Si Laura désire traverser la Russie pour découvrir des petroglyphes (dessins gravés dans la pierre), c'est avant tout pour faire ce voyage aux allures d'aventure avec Irina.

Celle-ci ne l'accompagnera pas et on se doute vite qu'ainsi elle n'est pas mécontente de mettre de la distance avec la jeune Finlandaise.


Le voyage est épique. Tous ceux qui ont lu des livres sur la Russie ou vu des films ayant pour sujet ce pays âpre et rude, retrouveront toutes les caractéristiques d'une ambiance bien particulière.

Vadim, qui va partager le comportement de Laura, en est un symbole. Au premier abord terrifiant, rustre, alcoolique et violent, il fait le voyage pour travailler dans une mine. II s'avérera peut-être plus honnête et plus sensible qu'il ne le laissait paraître.

Ne dit-on pas que les Russes ne sont chaleureux et amicaux qu'après avoir bu plusieurs verres en votre compagnie ?


L'action se déroule dans la deuxième moitié des années 1990. L'URSS est devenue la Russie mais la vie n'en est pas moins difficile. Les conditions du voyage sont dures pour qui n'est pas habitué à la rudesse, à la fois matérielle ( train sale et bien peu confortable) et humaine (la responsable du wagon est un vrai cerbère ).

Cette ambiance glauque sera finalement l'occasion d'une introspection ou tout du moins d'une évolution.

Si différents soient-ils, nos deux personnages ne sont-ils pas deux êtres solitaires ?

Malgré un triste décor, le spectateur assiste à une belle rencontre avec ses moments de drôlerie et une tendresse sous-jacente.


Ce voyage à huis clos est une ode à la « rencontre de l'autre » comme un moyen de mieux se connaître soi-même. Le chemin parcouru par Laura est loin de n'être que kilométrique. Nous aurions aimé voir un peu plus les   paysages traversés. Nous ne faisons le plus souvent que les imaginer à travers le regard de Laura. Des paysages hypnotiques, à la fois grandioses et déprimants. 

Ce film plaira à ceux qui sont curieux de la Russie. Il horrifiera ceux qui ont besoin de paillettes sur grand écran.

icone retour.jpg
Retour vers l'escapade ou le parcours
bottom of page