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Falling

Viggo Mortensen

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« John vit en Californie avec son compagnon, Éric et leur fille adoptive Monica, loin de la vie rurale conservatrice qu'il a quittée, voilà des années. Son père, Willis, un homme obstiné, issu d'une époque révolue, vit désormais seul dans la ferme isolée où a grandi John.

L'esprit de Willis déclinant, son fils l'emmène avec lui dans l'Ouest dans l'espoir que sa sœur et lui pourront trouver au vieil homme un foyer plus proche de chez eux. Mais leurs bonnes intentions se heurtent au refus absolu de Willis qui ne veut rien changer à son mode de vie... »


Si Falling n'échappe pas entièrement aux travers de la grande majorité des grosses productions américaines, une certaine dose de subtilité en fait un film agréable et intéressant. Le drame qui se joue entre John et son père touche à l'intimité mais le film dépasse ce cadre pour dresser le portrait de deux Amériques. Cela peut vite sembler très  caricatural mais il faut reconnaître que le propos est plutôt bien servi.


Lance Henriksen incarne magistralement le « vieux réac », symbolisant des valeurs qu'on aimerait obsolètes mais dont on constate qu'elles persistent inlassablement. Raciste, homophobe, misogyne, autoritaire, incapable de tendresse, Willis, ce vieux fermier de l'Amérique profonde ne peut envisager un autre monde que le sien.

Cet autre monde, incarné par son fils, tolérant, multiculturel, cultivé n'est relié au précédent que par des liens de filiation.

On regrette à ce moment du film que ce « nouveau monde » soit si aseptisé.


À Pourvu Qu'on Ait Livre's , on prendrait bien la première moitié de ces belles valeurs humanistes et on aurait aimé échapper aux grandes leçons de morale sur les cinq fruits et légumes par jour, les dangers de l'alcool et du tabac….

Par moment, on se prend à avoir envie de demander à cette belle jeunesse de laisser le vieux bougre cloper et boire tranquillement !


Dans le domaine plus personnel, l'histoire soulève une problématique intéressante et l'analyse avec finesse.

On s'écarte du chemin des grands sentiments triomphants. La confrontation entre le père, provocateur et le fils, résolu à n'y pas céder est intense.


La fin de vie ne change rien aux sentiments. Falling semble délivrer un message sans complaisance : ce qui ne s'est pas produit dès le départ dans la relation filiale ne se produira jamais. Il n'y a pas de rédemption, il ne faut rien attendre.

L 'ensemble du film est assez bien mené avec des flash-backs bien introduits dans le déroulement de la narration.

On notera toutefois quelques longueurs et quelques plans, certes esthétiques, mais très répétitifs : une chenille, un brin d'herbe…. sûrement dûs au côté poète de Viggo Mortensen.

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