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Nos frangins

Rachid Bouchareb

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avec Reda Kateb, Lyna Khoudri, Samir Guesmi, Raphaël Personnaz,

biopic, drame, France, Algérie, 2022, 1h32


« La nuit du 5 au 6 décembre 1986, Malik Oussekine est mort à la suite d'une intervention de la police, alors que Paris était secoué par des manifestations estudiantines contre une nouvelle réforme de l'éducation. Le ministère de l'Intérieur est d'autant plus enclin à étouffer cette affaire , qu'un autre français d'origine algérienne a été tué la même nuit par un officier de police ».


La réalisation est impeccable et les acteurs excellents. Ce film militant est un bel hommage à la mémoire de deux garçons, victimes non seulement de violences policières mais également de la manipulation des faits par les autorités de l'État pour étouffer les affaires.

La mort de Malik et Abdel est odieuse, le traitement de l'enquête par le ministère de l'Intérieur ensuite est révoltant.


Rachid Bouchareb a mêlé très habilement des images d'archives à son film. Cela donne un aspect si réel que le spectateur est totalement plongé en 1986, au cœur des événements.


Abdel a été abattu par un policier hors-service, ivre, alors qu'il tentait de séparer une bagarre entre deux clients d'un bar. Malik a été poursuivi puis battu à mort par les Voltigeurs alors qu'il rentrait chez lui après un concert de jazz.


La jeunesse est dans la rue contre la loi Devaquet. Pour éviter un embrasement, le Ministère temporise. La police aimerait tant que Malik fut un jeune délinquant, voire un terroriste. D'un autre côté, pour protéger l'institution, l'annonce de la mort d'Abdel à sa famille sera retardée de façon indécente.


Si l'ensemble est très bien rendu et le film nécessaire, il n'est pas entièrement réussi. Après avoir vu l'excellente série sur Malik Oussekine, malheureusement produite par une chaîne payante, on s'interroge sur la clarté de la narration.

Un spectateur qui serait peu au fait de ces deux histoires arrive-t-il aisément à suivre le propos dans le détail ?

Le film peut parfois paraître un peu confus.


Depuis longtemps, c'est l'affaire Malik Oussekine qui est restée la plus prégnante dans la mémoire collective. La mort de ce jeune homme est devenue un symbole, celui d'une violence d'État contre la jeunesse, d'une part, et contre la population issue de l'immigration d'autre part.


Dans son film, Rachid Bouchareb fait une plus grande place à Malik Oussekine et à sa famille. Ainsi il montre un état de fait mais du coup, on regrette, qu'une fois de plus, le drame vécu par le jeune Abdel soit relégué au second plan.


Nos frangins a malheureusement des résonances avec notre époque. Les sanctions contre les policiers auteurs de violences graves restent un problème. La brigade motorisée qui avait été dissoute suite aux événements de 1986 a été recréée en 2018, à l'occasion des manifestations des gilets jaunes.

La question du port d'arme hors service pour les policiers est remise à l'ordre du jour.

Faut-il croire que nous avons la mémoire courte…?

Sans les films, les livres, les chansons (Petite de Renaud...) qu'en serait-il de la mémoire de Malik et Abdel ?

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