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Un héros

de Asghar farhadi

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avec Amir jeudi 10 drame, France, Iran, 2021, 2h07


« Rahim est en prison à cause d'une dette qu'il n'a pas pu rembourser. Lors d'une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le remboursement d'une partie de la somme. Mais les choses ne se passent pas comme prévu… »


Un héros et un film subtil, loin de tout manichéisme. Le contexte politique et religieux de l'Iran ne rentre pas en ligne de compte dans l'action à proprement parler. Cependant, le déroulement des événements souligne les rouages absurdes d'une société construite sur les faux-semblants, l'hypocrisie et le mensonge. Rahim va devenir un héros pour avoir rendu un sac de pièces d'or perdu à sa propriétaire. Sa bonne action lui permettra peut-être d'écourter son séjour en prison mais elle sert également bien d'autres intérêts. Notamment celui des autorités carcérales qui voient là un moyen de faire oublier les suicides réguliers de prisonniers.


Seulement voilà, l'histoire de cette bonne action débute par un mensonge. Ce n'est pas Rahim qui a trouvé le sac mais sa petite amie. Chose qu'il est impossible de dévoiler puisqu'ils ne sont pas mariés. Pour couronner le tout, avant de rendre le sac, Rahim a tenté de vendre les pièces d'or pour honorer sa dette.

Il va vite passer du statut de héros à celui de menteur et manipulateur.

Le spectateur lui-même en vient souvent à douter des intentions du personnage principal. Les arguments de sa victime n'en ont pas moins de poids que l'empathie suscitée par Rahim qui semble souvent embarqué dans un engrenage qu'il ne maîtrise pas.

Le condamné reçoit un prix de bonne conduite pour avoir respecté la loi. La victime est désignée comme bourreau car elle refuse de réduire la dette qui lui est due. Le dilemme et de taille.


La narration permet de faire un tour d'horizon de la société iranienne. On constate que la pratique de l'usure entre particuliers semble courante. Elle n'est pas finalement sans conséquence sur les rapports humains.

Les œuvres de charité récoltent de l'argent pour racheter la vie des condamnés à mort…

Dans plusieurs entretiens, Asghar Farhadi mentionne son désir de mettre en lumière le poids néfaste des réseaux sociaux en Iran.

Le sujet étant très à la mode, beaucoup de critiques se sont engouffrés, nous semble-t-il un peu précipitamment, sur cet aspect du film.

À bien y regarder, les réseaux sociaux ne font que relayer et diffuser ce que les personnages et instances présents dans l'histoire ont créée.

Chacun s'est arrangé avec la vérité et c'est là que le bât blesse ! .

Ce qui est surtout frappant, c'est d'avoir l'impression que l'hypocrisie est le seul moyen de s'en sortir dans cette société cadenasée.

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