avec Omar Sy, Virginie Efira, Grégory Gadebois.

1h39, drame, France, 2020

« Virginie, Éric et Aristide, trois flics parisiens, se voient obligés d'accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l'aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s'il rentre dans son pays. Face à cet insoutenable cas de conscience, elle cherche à convaincre ses collègues de le laisser s'échapper »

Après avoir vu ce film, on a bien du mal à comprendre le procès d'intention fait à Omar Sy. Certains lui reprochent de dénoncer les violences policières et de jouer dans un film qui donne une bonne image de la police.

Très franchement, je n'ai pas vu de quelle bonne image il pouvait s'agir ! On ne peut pas dire qu'on suit trois policiers hyper sympas, ouverts, humanistes et joyeux drilles ! La vie du commissariat est décrite sans complaisance.

La première partie du film apporte une touche d'originalité. On voit la même scène avec le point de vue de chacun des trois personnages principaux. Pour chacun, on comprendra donc, petit à petit, ce qui s'est passé dans leur vie avant d'arriver au commissariat et pourquoi ils ont accepté cette mission qui habituellement n'est pas de leur ressort..

Grâce à ce procédé, avant d'être dans le vif du sujet, on fait connaissance avec les trois protagonistes. Virginie en pleine crise de couple avec un enfant en bas âge, Aristide qui sous ses airs de fanfaron souffre de solitude, et Éric, ancien alcoolique, réduit à sentir l'odeur d'un verre d'alcool dans un bar pour ne pas replonger.

Trois vies qui ne donnent vraiment pas envie d'endosser l'uniforme !

La mission n'est qu'un prétexte pour échapper à leur triste vie personnelle.

Au fond, « Police » n'est pas un film politique, ni même sociétal, c'est surtout un drame intimiste. En ce sens il est plutôt réussi. Si on cherche un grand débat sur la condition des réfugiés, ce n'est pas là qu'on le trouvera. Le film se concentre davantage sur les histoires personnelles que sur la prise de conscience humaniste.

Virginie s'émeut du risque de mort encouru par celui qu'il faut raccompagner à la frontière mais ses deux collègues ont des raisons bien personnelles de s'intéresser à la question.

Les trois acteurs sont bons, le film aussi, même si la fin, peu crédible, tire en longueur pour créer une forme de suspense inutile.

Le tout étant de savoir ce qu'on va voir et ne pas se fier à ceux qui fantasment des grands films à messages universels !