top of page

Profession du père

Jean-Pierre Améris

effacer historique.jpg
3
essai4.png

avec Benoît Poelvoorde, Audrey Dana, Jules Lefebvre

1h45, drame, 2021


« Émile, 12 ans, vit dans une ville de province dans les années 1960, au côté de sa mère et de son père. Ce dernier est un héros pour le garçon. Et pour cause, il est un jour parachutiste, l'autre, espion, ou encore fondateur des Compagnons de la chanson. Ce père va lui confier des missions dangereuses pour sauver l'Algérie comme tuer le Général. »


La critique est relativement injuste avec ce film. Entre les journalistes qui ne le trouvent pas assez dramatique, les spectateurs qui ne le trouvent pas assez drôle, il me semble que les uns et les autres se fourvoient.

Ce n'est pas une comédie et cela n'a aucunement la prétention de l'être.

C'est un drame subtil qui montre le processus de la  mythomanie et surtout l'emprise terrible que peut exercer un adulte, parfois violent sur son enfant.


André Choullans estime que, maintenant qu'il a 11 ans, son fils est en âge de partager ses secrets. Il va petit à petit l'entraîner dans les méandres de sa folie. Il pourrait se contenter de mentir pour briller aux yeux de son fils, ce qui serait peut-être un moindre mal…. mais c'est sans compter qu'André n'est pas seulement un affabulateur, c'est un vrai mythomane au sens médical du  terme.

Il ne s'invente pas seulement un ami américain, héros de guerre, il se vit comme membre actif de l'OAS à qui on confie des missions secrètes notamment celle de tuer le Général de Gaulle….


Le spectateur, souvent placé à hauteur d'enfant, mesure petit à petit les dégâts que peuvent causer une relation néfaste entre un père et son fils. L'enfant passe de l'émerveillement à l'angoisse des missions que son père lui confie, de l'envie de lui plaire à la tentation d'être à son tour un manipulateur.

Si, dès les premières minutes du film, on perçoit l'ambiance dramatique et la violence larvée, l'histoire nous mène toujours plus loin de manière très intelligente. Benoît Poelvoorde incarne parfaitement bien ce père au psychisme troublé qui peut en quelques secondes basculer dans la violence verbale ou physique.


Outre le sujet du film, on est plongé dans l'atmosphère des années 1960.

La reconstitution est soigné et le petit air, aujourd'hui désuet, qui flotte au sein de la cellule familiale est bien rendu. Par exemple le père n'est que bien difficilement contesté par son épouse !


Ce film, tiré d'un excellent roman de Sorj Chalandon est tout à fait honorable pour une adaptation. C'est d'ailleurs l'avis de l'écrivain…. ce n'est pas rien !

icone retour.jpg
Retour vers l'escapade ou le parcours
bottom of page