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Les promesses

Thomas Kruithof

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avec Isabelle Huppert, Reda Kateb, Naidra Ayadi, Jean-Paul Bordes.


« Maire d'une ville du 93, Clémence livre avec Yazid, son directeur de cabinet, une bataille acharnée pour sauver le quartier des Bernardins, une cité minée par l'insalubrité et les marchands de sommeil. Ce sera son dernier combat, avant de passer la main à la prochaine élection.

Mais quand Clémence est approchée pour devenir ministre, son ambition remet en cause tous ses plans. »


Les promesses sont multiples dans le monde politique. Il y a celles qu'on fait à ses électeurs, celles qu'on destine à ses collaborateurs et celles qu'on se fait à soi-même pour avoir une ligne de conduite. Ce sont toutes ces promesses que le film explore intelligemment.


Le choix de mettre en lumière la position de maire est judicieux. Gérer une municipalité, c'est à la fois être en lien direct avec les administrés mais c'est également faire tampon avec le pouvoir.

À cela, s'ajoutent les relations internes au parti dont est issu le maire. Tous ces aspects sont ici traités et s'y superposent les ambitions personnelles. On assiste à quelques démonstrations tristement implacables : le pouvoir est bien difficile à lâcher, les promesses bien difficiles à tenir…

On constate aussi que les réalités du terrain, parfaitement visibles par la municipalité échappent au regard de l'État.

La cité des Bernardins pourrait bénéficier d'un plan pour être rénovée. Pour cela les propriétaires doivent payer leurs charges. Ces derniers venaient justement de s'engager dans un mouvement de refus, dépités, ayant trop eu le sentiment d'avoir été laissés à l'abandon.

 

Le système fait que le serpent se mord la queue. Le maire est pris entre deux feux. Pour parvenir à ses fins, il est tentant de faire de fausses promesses mais c'est ce qui fait déraper le cours des choses. Quel que soit l'échelon, du caïd de la cité aux responsables de l'État, les pressions  plus ou moins amicales se font jour assez rapidement.


Peu de personnages sont positifs, chacun ayant sa part d'ombre :  les jeunes dirigeants aux dents longues tout autant que les vieux briscards,  peu enclins à laisser leur place.


Si Les Promesses est un bon film, bien que désespérant sur le système, on regrette tout de même qu'Isabelle Huppert ne soit pas toujours très crédible dans son rôle de maire de la troisième commune de Seine-Saint-Denis !

Cette faiblesse est cependant largement rattrapée par le rôle très intéressant de Yazid, son directeur de cabinet, joué, excellemment bien, par Reda Kateb.

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