avec Blanca Portillo, Luis Tasar, Urko Olazabal,

 biopic, drame, Espagne, 2022 1h56,

« L'histoire réelle de Maixabel Lasa, la veuve de Juan Jauregui, un homme politique assassiné par l'organisation ETA en 2000. Onze ans plus tard, l'un des auteurs du crime, qui purge sa peine en prison, demande à la rencontrer, après avoir rompu ses liens avec le groupe terroriste. »

Les repentis est un bon film qui pousse le spectateur à réfléchir. La cinéaste n'offre aucune conclusion toute faite, l'histoire est simple, mais les questions posées sont complexes et les réponses loin d'être simplistes.

Les concepts politiques ou philosophiques sont clairement posés : la responsabilité individuelle ou collective dans le terrorisme, le droit des victimes à avoir des réponses, le remords, la possibilité du pardon… ou non. Les sentiments plus personnels sont également développés car c'est aussi l'histoire d'un deuil.

Avec émotion, le spectateur suit, Maixabel une femme courageuse, qui au nom de son idéologie humaniste, est prête à rencontrer les auteurs du meurtre de son mari. Les oppositions ne manquent pas, pourtant elle ira jusqu'au bout de sa démarche. Elle n'oublie pas que tout prisonnier finit par sortir de prison et qu'il faudra bien refaire « société » un jour.

D'un autre côté, on est également interpellé par le cheminement de la pensée des détenus, anciens membres de l'ETA. Certains se protègent de leurs actes passés refusant de concevoir une responsabilité individuelle, se voyant seulement comme des soldats ayant exécuté des ordres. Pour d'autres, demander pardon à la famille de la victime devient nécessaire pour leur psychisme. 

Cette confrontation de deux camps opposés est intelligemment menée dans un jeu de miroirs entre le chemin parcouru des deux personnages principaux. Maixabel Lasa fait son deuil tandis qu'Ibon fait le bilan d'une vie jalonnée de violence.

Les repentis ne laisse jamais le spectateur indifférent et jongle admirablement entre le débat politique et les émotions.