avec Albert Dupontel, Cécile de France, Nicolas Marié.

Comédie dramatique, France, 2023, 1h37

« Journaliste politique en disgrâce, placée à la rubrique football, mademoiselle Pove est sollicitée pour suivre l'entre-deux-tours de la campagne présidentielle. Le favori est Pierre-Henri Mercier, héritier d'une puissante famille française et novice en politique. Troublée par ce candidat qu'elle a connu moins lisse, elle se lance dans l'enquête. »

Le film souvre sur une citation qui interpelle : “ La seule manière de renverser le système, c'est de faire partie du système ”.

Second tour s'emploie à démontrer que pour entrer dans le système, il ne faut pas dévoiler ses intentions de le renverser.

Comme dans son précédent film,  Adieu les cons, Albert Dupontel nous offre une réflexion intéressante sur notre monde et son fonctionnement mais réalise un film souvent inégal.

C'est loufoque et rocambolesque à souhait, il y a une profusion d'images esthétisantes comme semble les affectionner le cinéaste, mais à vouloir tout faire et tout dire, l'ensemble est bien fouilli !

L'histoire, très emberlificotée, nécessite un narrateur extérieur. Cette fonction est tenue par une journaliste qui semble être la seule à échapper au phagocytage des médias par les " super puissants " qui gouvernent notre monde.

Les flash-back ont un petit air de ce qui fait la marque de fabrique de Jean-Pierre Jeunet (La fabuleuse histoire d'Amélie Poulain).

Entre les complots politiques, les complots pour renverser l'ordre établi et l'histoire familiale compliquée du personnage central, on a un peu de mal à s'y retrouver et cela dilue le propos dans une réalisation légèrement foutraque.

Jusqu'à la moitié du film, Albert Dupontel semble avoir misé sur le registre du comique de répétition, notamment entre la journaliste, jouée par Cécile de France et son acolyte, Gus, incarné par Nicolas Marié, acteur fétiche du réalisateur.

Malheureusement , ce type de comique ne fonctionne véritablement qu'avec une chute, ce qui n'est pas le cas ici.

Albert Dupontel semble être parti dans une multitude de directions sans faire vraiment de choix sur l'axe principal de son film .

Si Second tour n'est pas un moment désagréable, ce n'est pas le film du siècle alors même qu'il traite d'un sujet bien ancré dans son époque ! Peut-être qu’Albert Dupontel devrait envisager de ne pas tout faire tout seul ! Il est ici acteur de deux rôles, réalisateur, scénariste et dialoguiste !