avec Dave Turner, Ebla Mari, Claire Rodgerson, drame, France, Grande-Bretagne, 2023, 1h53

« TJ Ballantyne est le propriétaire du Old Oak, un pub situé dans une petite bourgade du nord de l'Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L'arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans le village. »

Ken Loach nous avait habitué à plus de réalisme et moins de naïveté. Pour son dernier film, il nous offre de l'espoir et dans le contexte actuel, on ne peut que le remercier.

Avec cette histoire, Ken Loach propose un condensé de tous les thèmes qui lui sont chers.

En faisant de son personnage principal, TJ Ballantyne, un fils de mineur, il revient sur le passé ouvrier de l'Angleterre. L'arrière salle de son pub est le « musée » d'un temps révolu.

Yara, jeune réfugiée syrienne, passionnée de photos, découvre exposés là, les clichés de la vie du village où elle est hébergée ainsi que plusieurs autres familles. 

C'est l'occasion de raconter : la mine, les très dures conditions de travail, les accidents souvent mortels, la grande grève des années 1980… mais aussi la fierté d'avoir un métier et la grande solidarité entre les ouvriers .

La désindustrialisation a signé la mort de l'activité de ce village. Le nouveau monde économique laissé aux mains des spéculateurs a semé la grande pauvreté.

Yara qui a fui la guerre dans son pays, découvre un monde en paix mais où le désœuvrement règne en maître et où, comble du comble pour un pays riche, tout le monde ne mange pas à sa faim !

La belle rencontre de TJ Ballantyne et Yara autour d'un appareil photo d'une grande valeur sentimentale est le point de départ d’une aventure humaine qui rappelle que la solidarité est la valeur qui prime.

Le film est sûrement trop souvent démonstratif, permettant à Ken Loach de dérouler un discours social qui lui tient à cœur mais voilà, le propos est si touchant qu'on ne peut rester insensible.

Le cinéaste mêle passé et présent à travers des personnages très attachants pour mieux montrer le seul avenir possible.

La charité est nécessaire mais si cela reste dans une forme individuelle et anonyme, cela ne suffit pas à créer des liens.

La rencontre est au cœur de The Old Oak, le pub restant le seul et le dernier point d'ancrage des échanges

Une fois de plus, Ken Loach remet l'humain au premier plan et il reste un des seuls à le faire de manière si simple, sans fioriture, et avec une délicate sensibilité !