avec Camille Cottin, Léa Lopez, Oscar Pauleau,

comédie dramatique, France 2023, 1h36.

« Antonia dite Toni élève seule ses cinq enfants. Un job à plein-temps. Elle chante aussi le soir, dans des bars, car il faut bien nourrir sa famille.

Toni a du talent, elle a enregistré un single qui a cartonné. Mais ça, c'était il y a 20 ans.

Aujourd'hui ses deux aînés s'apprêtent à rejoindre l'université. Alors Toni s'interroge : que fera t-elle quand toute sa progéniture aura quitté le foyer ? »

C'est une chronique familiale plutôt sympathique, qui se laisse voir sans déplaisir mais qui est peu crédible. Les acteurs jouent bien, le propos n'est pas inintéressant mais comme on aime à le dire à Pourvu Qu'On Ait Livre’s la barque est chargée.

Pour brosser un tableau complet de notre société, les cinq ados en deviennent un peu des caricatures. Le film interroge sur la place de chacun dans la famille mais également dans la société.

La mère, largement dévouée aux siens se questionne sur ses désirs et ses possibilités de changer de vie. Les ados sont au moment de leur premier choix. La découverte de la plateforme Parcoursup avec ses deux plus grands enfants fait prendre conscience à Antonia qu'elle peut, peut-être, reprendre en main un destin professionnel que plus jeune elle avait laissé dans les mains de sa mère.

Lorsque elle annonce à ses cinq enfants son projet de reprendre des études, leur réaction est pleine de justesse. Autocentrés comme tout ado qui se respecte, ils ne s'inquiètent que de ce qui peut changer pour eux. Leur manque d'enthousiasme rappelle subtilement que, quels que soient les sacrifices des parents, il ne faut pas les faire dans un but de reconnaissance quelconque de leur part. 

Les rôles ne sont pas inversés, Antonia reste l'adulte et devra continuer, à tout mener de front même si petit à petit, elle laisse ses enfants se prendre un peu plus en main au quotidien.

Le film alterne des scènes et répliques amusantes avec des moments tendres et émouvants. Malgré une durée moindre que la plupart des productions actuelles, Toni en famille finit par tourner légèrement en rond. On a le sentiment que pour combler et atteindre 1h36, le réalisateur a multiplié des scènes répétitives : les ados qui se chamaillent, les ados qui jouent à des jeux de société, les ados complices dans un grand élan de tendresse…. Ces aspects peut sembler glorifier la famille avec un grand F .

Toni en famille ne dépasse donc pas le stade du petit film charmant qu'on ne regrette pas d'avoir vu mais à côté duquel il n'est pas bien grave de passer.