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Balzac, le roman de sa vie

Zweig Stefan

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 Le Livre de Poche, 1950


« La vie de Balzac est un prodigieux roman. Accablé de dettes, immergé dans un titanesque labeur d'écriture, mort à cinquante et un ans, juste après son mariage avec celle qu'il avait si longtemps attendue, le romancier de la Comédie humaine incarne un mythe, celui du créateur rivalisant avec Dieu, et foudroyé comme Prométhée…

Loin d'être au second plan dans l'œuvre de Stefan Zweig, cette  biographie, publiée après sa mort, l'occupa dix années durant… »


Ce livre est à la fois un bel hommage à Balzac mais aussi à Stefan Zweig. C'est grâce à son éditeur et ami, Richard Friedenthal, que nous pouvons lire aujourd'hui l'admirable travail de l'écrivain.

Ce dernier a travaillé sur son manuscrit durant dix ans mais n'a pas totalement achevé sa dernière version avant son suicide en 1942 au Brésil.

Chaque page est un formidable témoignage de l'admiration que Stefan Zweig portait à Balzac.

C'est aussi une excellente plongée dans l'époque du grand écrivain.


L'écriture de l'auteur de cette biographie reste toujours très moderne. 

Avec Zweig, on a toujours le sentiment que ses livres ont été écrits hier. On n'a donc aucun mal à suivre la vie, pourtant bien compliquée, de notre grand auteur qui fait aujourd'hui largement partie des classiques.


L'admiration n'entraîne cependant aucune complaisance. Les réussites de Balzac sont littéraires, le reste de sa vie ressemble à une succession d'échecs dont il est largement le principal responsable.

Issu d'une ancienne famille de paysans qui s'est hissée au rang de petits-bourgeois, Honoré de Balzac n'a eu de cesse d'être attiré par l'aristocratie et le sang royal. C'est d'ailleurs lui, et sans aucune légitimité, qui a introduit la particule dans son nom. On découvre une enfance difficile, des rapports compliqués avec une mère peu aimante et pingre mais aussi la naissance d'une vocation. L'écriture deviendra pour Balzac un véritable labeur. Bourreau de travail, écrivant parfois jusqu'à quinze heures par jour, ils se sent investi de la mission d'édifier une œuvre. Il professionnalise également et largement son talent. Ses lignes le font vivre et la renommée acquise lui permet de vendre ses livres avant même de les avoir écrit.


Piètre homme d'affaires, Balzac court après la richesse mais son impatience, son manque d'anticipation et ses fantasmes démesurés ne l'embarquent que dans des désastres financiers. Écrire devient donc aussi un devoir pour rembourser les dettes qu'il n'aura de cesse d'accumuler.

Balzac, reconnu dans toute l'Europe comme un grand écrivain, sera toujours reçu en grande pompe par la bonne société :  en Italie, en Autriche, en Ukraine…. mais jamais il ne fera partie de ce cercle qui,  s'il admire son œuvre, voit aussi en lui le paysan rougeaud qui mange en portant son couteau à la bouche !


Son aventure, avant tout épistolaire, avec Madame Hanska, riche héritière, nous est contée sans fard ni tentative de sentimentalisme.

Pris à la gorge, Balzac aurai bien besoin d'une épouse fortunée mais celle-ci est plus amoureuse des lettres que de l'homme.


Au fil de la lecture de ce livre, on mesure à quel point Balzac s'est livré dans ses romans. C'est d'ailleurs très net dans Les illusions perdues. Clairvoyant dans la description des caractères et travers de ses personnages, il ne le sera jamais pour sa propre vie !

Stefan Zweig nous livre avec talent une vie effectivement très romanesque !

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