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Ce qu'il faut de nuit

Petitmangin Laurent

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La Manufacture des livres, 2020

Prix "Stanislas", 2020, ville de Nancy


“ C'est l'histoire d'un père qui élève seul ses deux fils. Une histoire d'amour. Les années passent et les enfants grandissent. Ils choisissent ce qui a de l'importance à leurs yeux et ce qu'ils sont en train de devenir. Ils agissent comme des hommes et pourtant, ce ne sont encore que des gosses.

C'est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le cœur de trois hommes”.

Ce premier livre est une très belle réussite. En suivant une trame sociale, on plonge au plus profond des sentiments filiaux. Ce roman montre de façon très simple, sans être simpliste, que nos enfants peuvent suivre une voie qui n'est pas celle que l'on imaginait (c'est souvent le cas !) mais surtout ici, aux antipodes des valeurs qui régnaient au sein de la famille.

À un tel point de rupture, peut-on continuer à aimer cet enfant qui par la force des choses reste malgré tout le nôtre ? Cette question, socialement dérangeante, est traitée avec intelligence par Laurent Petitmangin.


L'histoire se déroule dans l'Est de la France. Le climat social est sombre mais il y a de la tendresse dans cette famille. Les liens vont se resserrer encore plus autour de la mort de la mère.

Malgré ce drame, la famille tient le cap. Les enfants aident leur père dans la gestion du quotidien. Ce dernier organise au mieux les moments de loisirs : stage de foot, camping….

La première onde de choc viendra d'un copain du père qui pense avoir vu l'aîné des garçons trainer avec une bande d'extrême droite.

C'est d'abord un drame intime, celui d'un père qui n'a rien vu venir. C'est aussi un drame politique. Le père, militant au PS assiste impuissant au délitement de la gauche.

Il n'y aura pas de grande confrontation entre le père et le fils, pas d'éclat mélodramatique. Au contraire, c'est le silence qui s'installe. ”La semaine, Fus et moi, on était en apnée, on se parlait sans se parler”.

C'est terrible et pesant, le lecteur ne peut s'empêcher de se demander comment lui réagirait ! Le fils poursuit plus avant ses actions dans un groupe d'extrême droite, tout en étant un « bon gars » à la maison.

Tout au long du livre, c'est le père qui a la parole. Le lecteur n'a que la vision de ce dernier et ne chemine donc qu'avec lui, à son rythme. Un rythme de déceptions, de questionnements, de deuils et de doutes qui mènent à l'inexorable.

La fin est quelque peu abrupte, mais participe à la force du propos. Une fois le livre fermé, on reste secoué pendant plusieurs jours.

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