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La commode aux tiroirs de couleurs

Ruiz Olivia

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Jean-claude Lattès, 2020


“À la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l'intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d'une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé les destins de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours.”


Un sympathique premier roman qui cependant ne répond pas tout à fait aux promesses de la quatrième de couverture.

L'histoire nous est contée à la première personne tour à tour par la jeune femme qui est notre contemporaine et par sa grand-mère qui a laissé les traces de son histoire dans cette commode aux multiples tiroirs.

Sans être totalement désagréable, l'accumulation du “je” alourdi le style. La narration perd en fluidité et ne correspond pas à l'image que je me fais de la « fresque romanesque flamboyante sur l'exil ».

Le destin de Rita est intéressant dans un premier temps. Ses parents sont Républicains, ils envoient leurs enfants en France pour échapper au franquisme.

On mesure à travers l'histoire de cette famille le déchirement créé par une guerre civile, le poids douloureux de la perte et le traumatisme de l'exil.

L'Abuela fera tout pour se fondre dans la masse, surtout ne plus être montrée du doigt comme une réfugiée espagnole.

L'accueil n'a pas été tendre pour ceux qui ont franchi les Pyrénées en désespoir de cause.

Rita ira jusqu'à tenter de gommer son accent pour s'inventer une vie française.


Mais l'histoire est tenace et des drames continueront à la relier à son pays d'origine et à ses tourments.

Petit à petit, le roman s'éloigne de l'histoire générale pour ne laisser la place qu'à l'histoire personnelle. Cette dérive m'a rendu le roman beaucoup moins passionnant.

Si ”la commode aux tiroirs de couleurs” est bien un roman sur l'exil dont les douleurs sont bien transcrites, la mention ”de quatre générations de femmes indomptables” m'est  restée flou.

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