Liana Levi, 2021

« Sur le quai de la gare de Perrache, un jour de l'année 1929, une jeune hongroise, Szonja, a rendez-vous avec son avenir :  la France où brillent encore les années folles et l'usine qui l'a embauchée à la production de viscose. Répondre au désir des femmes d'acquérir ces tissus soyeux à bas prix ne lui fait pas peur. Son rêve, c'était de quitter le dur labeur de paysanne… »

Et ils dansaient le dimanche est un très joli roman social.

Dans sa forme, cela ressemble à une chronique de la vie ouvrière de 1929 à 1936. Avec une écriture très imagée et une belle plume poétique, Paola Pigani restitue avec beaucoup de réalisme le dur labeur des ouvriers du textile des années 30.

L'usine de viscose ferme en Hongrie, les volontaires sont invités à rejoindre la cité industrielle de Vaulx-en-Velin. Le lecteur suit le parcours de Szonja et découvre avec elle l'usine qui nourrit, mais qui tue aussi.

Les conditions de travail sont d'une extrême dureté. Au dix heures quotidiennes d'une tâche harassante, s'ajoutent les vapeurs chimiques hautement toxiques et les brimades des petits chefs. Szonja  comprendra vite que pour les femmes s'applique la double peine. Moins payées à l'usine, leur journée est doublée du travail domestique. À défaut de trouver l'amour, puisque son union avec Jean est désastreuse, elle rencontrera l'amitié et la solidarité notamment avec Elsa, ouvrière italienne.

Les répercussions de la crise de 29 vont rendre la vie de ces travailleurs encore plus difficile, précipitant certains dans la misère totale. Ces années sont celles d'une prise de conscience de la nécessité d'une lutte collective. Qu'est-ce qu'une usine sans ses ouvriers ?

L'auteur nous fait vivre avec beaucoup d'émotion les grandes grèves de 1936 et l'avènement du Front populaire.

En plus d'être un joli roman, Et ils dansaient le dimanche est bien utile pour comprendre pourquoi il ne faut pas revenir en arrière dans les lois sociales !