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Et la peur continue

Pingeot Mazarine

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Mallet Barrault  Éditeur, 2021


« Lucie a peur. De tout. Si le métro s'arrête entre deux stations, elle pense qu'elle va mourir. Elle craint, lorsqu'elle part travailler le matin, qu'une catastrophe ne survienne, la privant à jamais de revoir son mari et ses enfants.

Pourtant, à 40 ans, elle est comblée par un métier qui la passionne et une vie de famille réussie. Mais la disparition brutale d'Éloïse, sa cousine sourde et muette qu'elle chérissait, et celle de Louis, son ami d'enfance, font affleurer un souvenir flou et pénible au goût d'essence et de boue. »


Il est des auteurs qui parlent mieux de leur livre qu'ils ne les écrivent. Après avoir écouté l'auteur à propos de son ouvrage, j'étais plutôt emballée. Pensant même que j'avais eu bien tort d'éviter Mazarine Pingeot aussi longtemps, sous la vilaine excuse que son simple non justifiait qu'elle soit éditée. J'espère que ses romans précédents sont meilleurs que celui-ci !


Quel ennui ! On n'est même pas tenu par un vague suspense. Non seulement la révélation finale du traumatisme d'enfance est cousu de fil blanc dès le début du roman mais également complètement dans l'air du temps.

Ne reste que la  longue description de la peur de Lucie. Le lecteur suit pas à pas cette femme qui s'enferme dans ses angoisses multiples.

Si le mécanisme n'est pas inintéressant, n'avons-nous pas tous, autour de nous, au moins une personne dont on pense qu'elle a tout pour être heureuse et pourtant...  mais la forme est d'un ennui mortel.

C'est le cas de Lucie. Sa lente dérive prend sa source dans le passé. Ses souvenirs d'enfance marquent le passage tragique de la joie et l'innocence à la difficulté de vivre avec un secret dévastateur à long terme.


Ses états d'âme nous sont inaccessibles sans la connaissance de son passé. Celui-ci est dévoilé petit à petit mais les descriptions répétitives des angoisses de Lucie rendent la lecture si laborieusement. Si lassante que la réserve d'empathie qu'on pouvait avoir pour l'héroïne s 'amenuise jusqu'à être réduite à peau de chagrin au terme du roman.

Sans compter les interventions plaquées des philosophes ou scientifiques en matière de physique quantique. Lucie, travaille pour une publication scientifique. Chargée d'écrire un dossier sur le temps, on suit sans passion sa rédaction.

Les considérations sur le temps, la mémoire... sont introduites dans la narration de façon si artificielle qu'on a la sensation d'un déballage de connaissances inutiles dans la progression du roman en lui-même.

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