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Jazz à l'âme

Kelley William Melvin

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Éditions Delcourt, 2020

(Première publication aux États-Unis en 1965)


« Ludlow Washington est né différent. Abandonné à cinq ans aux mauvais traitements d'une institution pour aveugle, il endure les brimades jusqu'à ce que ses prodigieux talents de musicien lui offrent un ticket pour le monde. Un monde auquel il n'est pas préparé, et où il doit apprendre la vie à tâtons. »


Un très beau roman sur la difficulté de vivre la différence mais aussi sur la musique comme seul horizon.

Ludlow Washington ne surmontera jamais vraiment son abandon et pourtant sans son passage par cette institution, qui s'apparente plus à une prison qu'à un gentil orphelinat, il ne serait jamais devenu un grand musicien.

Ludlow le dit lui-même, aveugle et noir, sans le jazz, sans son don pour la musique, son seul avenir aurait été la mendicité. Cette ambivalence le poursuivra toute sa vie, l'empêchant de nouer des rapports sereins dans sa vie amoureuse, jusqu'à le faire chuter aux portes de la gloire.


Du Sud profond à New York, l'auteur entraîne son lecteur dans les clubs de jazz de Harlem. Ludlow fera rapidement partie de l'avant-garde de ce milieu. Ses recherches musicales suivent les mêmes tatonnements forcés que dans sa vie de non voyant.

C'est dans l'obscurité que le musicien doit appréhender le monde qui l'entoure et ce n'est pas une mince affaire. Si il ne voit pas la différence de couleur de peau, il fera l'expérience des difficultés d'être un homme noir en Amérique. De même qu'il fera un apprentissage douloureux des rapports hommes-femmes.

Ne percevoir les réactions des autres, qu'à travers leur voix et intonations demande une plus grande énergie qu'un simple coup d'œil.


William Melvin Kelley évite tout misérabilisme.

Il ne tente jamais de susciter l'apitoiement du lecteur. Les événements et les sentiments sont décrits tels quels, sans concession, sans empathie à outrance.

Les néophytes en matière de musique (comme moi !) passeront sûrement à côté de certaines subtilités. Les sons, les nuances, m'ont échappé mais ce n'est pas rédhibitoire.


L'important reste très largement le parcours intime du héros.

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