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Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen

Zweig Stefan

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 le Livre de Poche, 1993


« Rédigé en 1941, alors que, immigré au Brésil, Stefan Zweig avait déjà décidé de mettre fin à ses jours, Le Monde d'hier est l'un des plus grands livres-témoignages de notre époque. Zweig retrace l'évolution de l'Europe de 1895 à 1941, le destin d'une génération confrontée brutalement à l'Histoire et à toutes les catastrophes imaginables. »


Un excellent livre pour qui apprécie la littérature de Stefan Zweig ou qui veut un témoignage direct des grands changements de l'Europe de la fin du XIXème à la moitié du XXème siècle.


Ce n'est pas un livre de confession intime. Stefan Zweig ne rentre dans les détails de sa vie privée que si ceux-ci ont un lien direct avec la marche de l'Histoire ou une portée universelle.

À contrario, il décrit largement ses goûts littéraires ainsi que ses fortes amitiés dans ce domaine (entre autres : Rainer Maria Rilke, Romain Rolland, Paul Valéry….).

Ces liens et ce qu'ils engendrent permettent au lecteur de mieux appréhender la personnalité de l'auteur et aussi de comprendre ses analyses sur les grands bouleversements mondiaux. Son parcours d'Européen convaincu mais également le fait qu'il soit autrichien et juif, en font un témoin privilégié.


Né dans un milieu bourgeois, il décrit une société largement tournée vers la culture où le sentiment de sécurité prédomine. Ce sera pour son plus grand plaisir d'enfant puis d'adolescent, mais cela fera de l'Autriche un pays bien peu préparé face à l'ambitieuse Prusse.


Jeune adulte, Stefan Zweig voyagera beaucoup en Europe. Les descriptions de ses expériences sont très intéressantes d'un point de vue historique mais aussi sociologique sans compter les résonances avec notre monde actuel.

La Première Guerre mondiale est une ineptie pour cet Européen dans l'âme. L'auteur éclaire le lecteur sur les conséquences désastreuses de ce conflit inutile et sans fondement, bafouant de valeurs humaines.

Installé à Salzbourg, il nous détaille le quotidien d'un pays qui n'est plus rien sans son empire. Proche géographiquement de l'Allemagne, il aura conscience bien avant beaucoup, de la montée du nazisme.


Le Monde d'hier est foisonnant de rencontres, d'événements, d'analyses… il est impossible d'en faire un compte-rendu exhaustif ici. À cette lecture, on est une fois de plus marqué par la modernité de la pensée mais également de l'écriture de Stefan Zweig. Il faut souvent se remémorer que l'auteur écrit ces lignes en 1941 tant on a la sensation qu'il nous parle de nous.


Les dernières pages sont particulièrement bouleversantes quand on a en mémoire qu'il avait déjà décidé de se suicider. On sent un homme qui ne peut supporter le départ de son pays mais également de quitter l'Europe. En 1941, il voyait déjà la barbarie comme étant à son comble… Qu'aurait-il pensé de l'humanité en 1945 ?

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