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Paris-Briançon

Besson Philippe

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Julliard, 2022


« Rien ne relie les passagers montés à bord  du train de nuit n° 5789. Àla faveur d'un huis clos imposé, tandis qu'ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger et les secrets aussi. Derrière les apparences, se révèlent des êtres vulnérables, victimes des maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Il l'ignorent encore, mais à l'aube, certains trouveront la mort. »


Comme à son habitude, Philippe Besson parvient à happer le lecteur avec des personnages tout ce qu'il y a de plus ordinaires, avec des vies qui sont celles de tout le monde. Sa prouesse d'écriture, c'est qu'il trouve les mots justes ! Il sait décrire comme personne la banalité. Les petits riens de nos pensées fugaces prennent sous sa plume une réalité étonnante.


Paris Briançon est composé de trois parties. 

Le lecteur va d'abord faire connaissance avec les personnages. Chacun se dirige vers ce train de nuit pour des raisons différentes. Il y a ceux qui ont loupé le dernier TGV, ceux qui ont le temps, ceux qui veulent faire des économies. La galerie de personnages est intéressante. On a un médecin qui va vider la maison de sa mère décédée, une femme seule avec deux enfants, un couple de retraités, une bande de jeunes étudiants…


Dans la deuxième partie, le train de nuit offre une ambiance propice, d'une part à l'introspection, mais également aux confidences. Certains personnages s'en étonnent, eux si discrets se mettent à raconter les drames de leur vie à de parfaits inconnus.

Le lecteur a la sensation d'être à bord de ce même train. Il navigue entre chaque groupe qui s'est formé, écoutant les conversations et entrant dans les pensées des uns et des autres. Nous devenons les observateurs des maux de notre société :  la violence conjugale, les difficultés dans le monde du travail, l'incapacité pour certains à être eux-mêmes, la maladie…

Contrairement à d'autres romans contemporains, ce tour d'horizon ne donne pas l'effet d'une liste des « sujets à la mode » qu'il faut à tout prix caser dans un livre.


La troisième partie est un choc. Si chacun s'est révélé, aucun n'aura eu conscience que nul ne maîtrise entièrement son destin.


En peu de pages, Philippe Besson nous fait habilement entrer dans la vie des gens, le temps d'une traversée de la France.

Paris-Briançon est un excellent roman, plein de délicatesse sur la dureté de la vie.

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