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La règle du crime

Whitehead Colson

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Albin Michel, 2025


«  New York 1971. Les ordures s'amoncellent, la criminalité atteint un niveau record, la ville court à la faillite et un conflit éclate entre la police et la Black Liberation Army. Dans cette ambiance de siège, Ray Carney, le vendeur de meubles, un peu voyou rencontré dans Harlem Shuffle, fait profil bas pour les besoins de sa petite entreprise. Jusqu'à ce concert des Jackson Five, qu'il rêve d'offrir à sa fille… »


Dans le précédent ouvrage de Colson Whitehead, Ray Carney traversait trois dates importantes des années 60. Ici nous parcourons avec lui  les années 1970.

Dans la première partie, le vendeur de meubles renoue avec son passé de voyou pour obtenir des places de concert. Sa fille rêve de voir les Jackson Five. Alors après quatre années de travail honnête, Ray  reprend contact avec Manson, un inspecteur corrompu. Forcément le deal n'est pas légal mais il est simple, or tout ne va pas se passer comme prévu.


Notre héros va se retrouver coincé dans une guerre interne dans la police mais également dans celle menée contre la Black Liberation Army. C'est l'occasion de décrire un système digne d'un pays du tiers-monde. Les protections s'achètent aussi bien du côté de la pègre que du côté de la police.

La corruption ne semble pas un fait isolé. Au contraire, elle est organisée à grande échelle avec un système d'enveloppes dont les montants varient en fonction de la hiérarchie !

Ray Carney va se sortir magistralement de l'imbroglio dans lequel il s’est fourré…


La deuxième partie nous entraîne dans le monde du cinéma et plus précisément dans l'industrie de la « blackploitation ». Ce courant culturel, propre au cinéma américain, avait pour but de revaloriser l'image des afro-américains en les présentant dans des rôles de premier plan.

Dans cette partie Ray est en retrait mais son magasin de meubles a été choisi pour tourner certaines scènes. C'est l'occasion de suivre Pepper, un malfrat très attachant, ancien acolyte du père de Ray qui a été embauché pour sécuriser le lieu de tournage. On fait également connaissance avec Zippo, réalisateur de cinéma dont le surnom n'est pas un hasard…


La dernière partie est plus dramatique. 1976 s'apprête à fêter le bicentenaire des États-Unis. À Harlem pas une journée ne se passe sans que la sirène des pompiers ne retentisse.

Promoteurs et politiques se sont accoquinés. Les incendies font partie du nouveau plan d'urbanisation. Au mépris des plus pauvres, des lois et de la sécurité...


Colson Whitehead décrit des situations dramatiques avec une forme de tendresse et d'humour qui lui est très personnelle.

Ce roman est une satire sociale percutante. Il plonge le lecteur dans un Harlem dont les violences sont le reflet de celles que la société américaine lui fait subir. Le personnage de Ray Carney est encore plus attachant que dans Harlem Shuffle où on faisait sa connaissance.


Cependant comme précédemment, on se perd parfois un peu dans la multitude des rencontres, d'autant plus que les flics et les voyous sont bien souvent les mêmes !!

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