Les règles du mikado
De Luca Erri
1
Gallimard, 2024
« Dans les montagnes près de la frontière entre l'Italie et la Slovénie, un vieil horloger a pour habitude de camper en solitaire. Une nuit d'hiver, une jeune tzigane entre dans sa tente et lui demande de l'abriter. Elle a fui sa famille et le mariage forcé qu'on lui imposait de l'autre côté des montagnes. »
Ce livre, à la forme très particulière, tient en haleine jusqu'au bout tout en étant bien peu convaincant dans ses deux dernières parties.
Les règles du Mikado commence comme une belle fable philosophique. Les deux protagonistes n'ont pas de nom pour rendre leur propos universel. Leur rencontre fortuite, dans des conditions particulières, va donner naissance à un dialogue qui soulève des thèmes existentiels : la solidarité, la liberté, l'amitié, la solitude….
Elle, fuit les traditions de son clan pour gagner sa liberté. Lui est libre et interprète le monde à travers les règles du Mikado.
L’échange entre ces deux, que tout semble opposer est profond, à la fois poétique et instructif quant aux différentes manières de penser.
La suite prend une tournure qui laisse passablement perplexe. Des échanges de lettres et un cahier de « révélations » informent le lecteur sur le devenir des protagonistes après leur rencontre mais lèvent également le voile sur certains faux-semblants. Si on mesure grâce à ces échanges à quel point personne n'est vraiment maître de sa vie, le choix narratif de la démonstration nous a peu convaincu.
Les propos humanistes et le très beau style de l’auteur créent un charme puissant qui est complètement rompu sur la fin par une histoire inutilement tarabiscotée.
La lecture reste plaisante mais l'émerveillement du début ne tient pas ses promesses jusqu'au bout… dommage !