Nos révolutions
Smiley Jane
1
Un siècle américain : tome 2
Nos révolutions de Jane Smiley,
Rivages, 2018.
« Alors que Walter, le patriarche, vient de s'éteindre, le clan Langdon est réuni dans l'Iowa. Joe a décidé de reprendre la ferme de ses parents, mais ses frères et soeurs veulent conquérir leur liberté. De San Francisco à New York, on sillonne les États-Unis avec les Langdon : Franck le séducteur, Henri le passionné de littérature, l'attachante Lilian et Arthur son mari névrosé, puis Loretta, Claire et les autres. Ce deuxième volume débute en 1953 et s'achève en 1986 »
Objectivement, dans la grande majorité, les personnages de cette saga sont très peu attachants. Dans ce deuxième volume, le plus intéressant reste sans aucun doute d'assister à l'évolution de la société et de percevoir le mode de vie américain.
La guerre du Vietnam laissera son empreinte sur la famille, de même que l'élection puis l'assassinat de Kennedy. Chacun des enfants Langdon a choisi sa voie et regarde ses enfants faire de même. Dans chaque couple, l'émancipation féminine est perceptible. Les personnages évoluent sur la toile de fond de l'histoire américaine mais ne changent pas vraiment. Leur caractère reste très largement celui que l'auteur a défini pour eux dans leur enfance.
Comme dans le précédent tome, chaque chapitre correspond à une année et pour chaque on suit une grande partie de la famille.
J'ai souvent regretté que le fil de l'histoire soit noyé dans les détails. La famille Langdon , selon moi, aurait dû être « l'excuse » pour conter l'histoire américaine or parfois j'ai eu la sensation que c'était l'inverse !
De plus, ressort relativement souvent le côté superficiel des américains.
Certains portraits se veulent très psychologisants mais ça ne dépasse guère la psychologie de magazine : de grands concepts, développés avec des mots creux.
Au final, on a envie de savoir ce que les personnages deviennent par pure curiosité, sans vraiment ressentir d'empathie pour eux.
Il reste malgré tout intéressant de percevoir un mode de vie différent du nôtre.
La taille du pays, le coût des études, le peu de protection dans le monde du travail, impliquent des déménagements constants d'un état à un autre et un rapport à l'argent quasi viscéral.
Pour schématiser grossièrement, un parent de la classe moyenne supérieure qui regarde son enfant de 6 mois jouer, pense au placement qu'il devrait faire, dès aujourd'hui, pour pouvoir lui payer une bonne école pour ses études supérieures.
Finalement, c'est plus ce qu'on peut lire entre les lignes qui maintient dans la poursuite de la lecture de cette longue saga que les propos directs de son auteur !