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Thomas l'imposteur

Cocteau Jean

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Gallimard, 1923


« En face, à quelque distance, on distinguait le bloc d'une patrouille  ennemie. Cette patrouille voyait Guillaume et ne bougeait pas. Elle se croyait invisible. -Fontenoy ! cria-t-il à tue-tête, transformant son imposture en cri de guerre. - Et il ajouta, pour faire une farce, en se sauvant à toutes jambes : Guillaume II.»


À travers des personnages très caricaturaux, Jean Cocteau nous livre à la fois une fable et une farce sur les absurdités de la guerre. Les champs de bataille sont jonchés de morts et de blessés qui auraient bien préférés être à l'arrière.

Tandis justement, que certains à l'arrière rêvent du frisson qu'ils imaginent des combats.


Thomas n'a que 16 ans mais le mensonge qui lui est si naturel va lui permettre de participer à la guerre qu'il fantasme.

Il ment si bien qu'il ne viendrait pas à l'idée de ses interlocuteurs de mettre sa parole en doute.

Son imposture est grandiose !


Thomas se fait passer pour le neveu d'un général. La princesse de Bornes qui se languit d'être loin du front va le recruter pour l'aider à  ramener des blessés et les soigner dans un hôtel particulier  parisien.


Chacun joue sa partition pour servir ses intérêts. Ceux  à qui il ne viendrait pas l'idée de douter de Thomas dont le simple nom ouvre des portes inespérées. Ceux qui découvrent l'imposture mais qui y voient un intérêt supérieur à la vérité. 

Au milieu, il y a ce jeune homme qui lui-même croit à son imposture, un vrai mythomane.


Avec une écriture soignée et teintée d'unn subtil l'humour, Cocteau enchaîne les situations absurdes, soulignant l'inconscience de ceux qui protégés par leur statut, fantasment cette guerre inutile qui n'est qu'une boucherie. Thomas l'imposteur ressemble à une nouvelle. Ce n'est pas un grand roman sur la guerre et si le fil narratif est parfois confus, la démonstration fonctionne à merveille. 

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