293, avenue Daumesnil

75012 Paris

Exposition « Picasso l'étranger »,

jusqu'au 13 février 2022

Le musée national de l'histoire de l'immigration est installé dans le Palais de la Porte Dorée. Il a pour mission de « rassembler, sauvegarder, mettre en valeur et rendre accessible les éléments relatifs à l'histoire de l'immigration en France, notamment depuis le 19e siècle ; contribuer ainsi à la reconnaissance des parcours d'intégration des populations immigrées dans la société française, à faire évoluer les regards et les mentalités sur l'immigration en France ».

Vaste programme !

Le Palais de la Porte Dorée était à l'origine le Palais des colonies, construit en 1931, pour l'exposition coloniale internationale.

En plus de l'espace consacré aux collections permanentes et aux expositions temporaires, on trouve un auditorium, une médiathèque et le célèbre aquarium tropical.

La dénomination du musée a suivi le cours de l'histoire de la colonisation puis de la décolonisation.

Le bâtiment fait référence dans le domaine de l'art déco.

Monumental, il se veut la synthèse de styles architecturaux évoquant, tout autant les temples grecs que le classicisme français.

L'exposition « Picasso l'étranger »  s'appuie sur une enquête menée par l'historienne Annie Cohen-Solal.

Le jeune Espagnol débarque à Paris en 1900. En 1901, déjà, la police constitue un dossier contre lui, l'étiquetant " anarchiste ". Pour les autorités françaises, il sera un étranger potentiellement dangereux, au point de refuser sa naturalisation en 1940, alors même qu'il est mondialement connu.

À travers des documents administratifs, des lettres, des œuvres du Maître, on suit un parcours chronologique décliné en cinq étapes marquantes :  « Anarchiste surveillé dans le labyrinthe parisien » (1900- 1906),  « À la tête de l'avant-garde ! » (1906- 1914),  « Un artiste dans tous ses états » (1917- 1938),  « La France aux Français ! »  (1939- 1945) et  « Sur la vague des Trente glorieuses » (1944- 1973).

Il ne s'agit pas ici d'une énième exposition sur Picasso. L'angle de vue est à la fois très original et très instructif.

On découvre le mauvais accueil fait à celui qu'on a pourtant érigé en mythe national, oubliant vite qu'il n'a jamais redemandé la nationalité française depuis le refus des autorités en 1940 .

Cet accueil n'a pas été réservé qu'au seul Picasso, mais du fait de sa célébrité, tous les documents le concernant ayant été conservés, ils constituent un formidable témoignage.

On suit donc le parcours d'un « étranger » tout autant que l'évolution du regard de la société sur un artiste.