Parcours spécial "Camille Claudel"
Aujourd'hui “Pourvu qu'on ait livre's” vous propose un parcours plus thématique que géographique. Camille Claudel (1864-1943), sculptrice de talent, trop longtemps restée dans l'ombre, nous promène entre Nogent-sur-Seine et Paris.
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Petite visite de Nogent sur Seine...
Commune située dans le département de l'Aube à une centaine de km de Paris.
Une petite visite par beau temps est bien agréable
L'église Saint-Laurent (15e-16e siècle), abri des amours post mortem d'Héloïse et Abélard avant leur transfert à Paris
La Halle, construite en 1851 à proximité de la Seine.
Les Moulins Sassot qui ont accompagné la ville dans son évolution.
Le musée Camille Claudel
Musée Camille Claudel, 10 rue Gustave Flaubert
Quel plus bel hommage que de faire un musée Camille Claudel à l'endroit même où ses talents de sculptrice ont été découverts ?
Ouvert en mars 2017, c'est un très beau musée, spacieux, lumineux, il offre à voir de magnifiques sculptures.
L'organisation de la visite aiguise la curiosité car avant d'admirer les œuvres de Camille Claudel, on nous propose les clés pour mieux comprendre l'artiste et son époque.
Les différentes salles sont thématiques : de Marius Joseph Ramus à Alfred Boucher, formation et techniques en sculpture, l'âge d'or de la sculpture française, les représentations du mouvement, l'atelier de Rodin et enfin ...celle pour qui on a fait le déplacement !
L'audioguide vous permettra de replacer chaque oeuvre dans son contexte historique ou plus personnel : de “la Vieille Hélène” à “la Petite Châtelaine”, de “la Valse” à “l'Implorante”........
Rien de plus normal que Camille Claudel partage son musée avec d'autres artistes. Si elle savait sculpter dès son plus jeune âge (vers 13 ans) et avant même d'avoir un professeur, c'est Alfred Boucher qui a découvert son talent et l'a poussée vers Paris puis vers Rodin.
Alfred Boucher (1850-1934) est un sculpteur et un peintre. Son père, ouvrier agricole, s'installe à Nogent sur Seine en 1859, au service du sculpteur Joseph Marius Ramus. Remarqué par ce dernier, Alfred Boucher deviendra son assistant et sera présenté à Paul Dubois, sculpteur renommé, natif de Nogent sur Seine, qui l'encouragera dans sa vocation d'artiste.
Nogent sur Seine semble un vrai vivier de sculpteurs talentueux !
Il faut visiter ce beau musée :
Si vous aimez la sculpture.
Si vous voulez en apprendre plus sur la sculpture.
Si vous aimez Camille Claudel.
Si vous voulez découvrir Camille Claudel.
Si vous êtes féministe..........
Ou tout simplement si vous voulez passer une journée à la campagne !
Musée Camille Claudel
Musée Camille Claudel
Musée Camille Claudel
Musée Camille Claudel
Musée Camille Claudel
Musée Camille Claudel
Musée Camille Claudel
Musée Camille Claudel
Un resto...
Le café de Bellevue, 2 rue des Ponts, Nogent-sur-Seine
Accueil très sympathique pour ce très bel établissement. Un beau cadre, ambiance bistrot et superbe terrasse. Et en plus... c'est bon !
Attention, beaucoup de monde durant les week-ends ensoleillés et prolongés.
Un menu “Camille Claudel” : entrée + plat ou plat + dessert pour 19 €.
Le musée Rodin
Boulevard du Montparnasse, rue Notre-Dame-des-Champs, boulevard d'Italie, quai Bourbon, Camille Claudel est passée par là, avec sa famille puis seule. Mais pour retrouver un peu d'elle dans Paris, c'est au musée Rodin qu'il faut se rendre.
Musée Rodin, 77 rue de Varenne, 75007 Paris. Du mardi au dimanche 10h-17h45
Auguste Rodin (1840-1917) a donné ses œuvres et ses collections à l'État afin que l'hôtel particulier qu'il occupait comme locataire, soit transformé en musée.
Une de ses exigences était qu'il y ait une salle dédiée à Camille Claudel. Cette salle ne verra le jour qu'en 1952, lorsque Paul Claudel offrira au musée quelques œuvres majeures de sa sœur.
Aujourd'hui, c'est une belle salle où on peut, entre autres, admirer les “Causeuses” en marbre onyx ainsi que” la vague”.
Le musée présente des sculptures (Camille a beaucoup participé à certaines) et dessins de Rodin.
Le parcours est mi-chronologique, mi-thématique. Le lieu est très beau, c'est un hôtel particulier qui a été construit par Jean Aubert au début du XVIIIe siècle.
Les principales sculptures monumentales sont présentées dans le superbe jardin : “le Penseur”, “Balzac”, “la Porte de l'Enfer”.
Ceux qui s'intéressent à Rodin ne manqueront pas de compléter cette visite avec celle du musée de Rodin de Meudon, la villa des Brillants, lieu de vie et de création (19 avenue Auguste-Rodin, 92190, Meudon)
Musée Rodin
Musée Rodin
Musée Rodin
Musée Rodin
Musée Rodin
Musée Rodin
Musée Rodin
Musée Rodin
Musée Rodin
Trois livres...
Une femme, Camille Claudel, sculpteur, de Anne Delbée, Fayard, 1998
À la fin du 19e siècle, une jeune fille de 17 ans qui veut être sculpteur, c'est inconcevable voire scandaleux. Or Camille se lance dans l'aventure à corps perdu. Un jour de 1883, elle rencontre Auguste Rodin. Le maître accepte de la prendre comme élève. Bientôt il deviendra son amant. Suivent quinze années d'une liaison passionnée et orageuse d'où Camille sortira épuisée et vaincue...
Elle mourra en 1943, à l'asile de Montdevergues, après un terrible internement qui aura duré 30 ans.
Si les toutes premières pages sont très littéraires, voire se perdent dans les méandres de la littérature... les suivantes sont passionnantes et ce jusqu'au bout !
Il faut dire que Camille Claudel est un personnage hors norme. Son désir de sculpter l'habite depuis sa plus tendre enfance et très vite on sent que folie et création sont si intimement liées, qu'il ne faudra qu'un pas pour basculer dans la première.
À 13 ans, “elle est grande, élancée... mais ses yeux lui font peur, une volonté de fer que rien ne peut briser. On pourrait la tuer qu'elle ne changerait pas d'avis”
Camille avance à contre-courant de cette fin de siècle.
Une femme doit être coquette, elle a de la terre sur sa robe.
Une femme doit se marier, elle ne vit que pour sculpter.
Une femme ne doit pas avoir d'amant, elle sera la maîtresse de Rodin durant 15 ans.
L'auteure nous fait vivre totalement tous ces aspects de la vie de Camille Claudel.
De plus, c'est avec un grand intérêt qu'on assiste à la création (conditions, contexte...) des plus belles sculptures de l'artiste : les Causeuses, la Valse...
Il en est de même pour Rodin avec les Bourgeois de Calais, la Porte de l'Enfer ou encore son Monument à Balzac.
Les chapitres sont séparés d'extraits de lettres que Camille adresse à son frère depuis l'asile, du coup à chaque moment de l'histoire, on ne peut oublier que tout cela finira mal .
Comment supporter d'être en permanence dans l'ombre du maître alors qu'elle sculptait comme Rodin, avant même de savoir qui il était !
Un très beau livre, un beau portrait qui rend hommage à une artiste trop longtemps dans l'ombre.
Camille et Paul, la passion Claudel, de Dominique Bona, Grasset, 2006
Fièvre, passion, génie. C'est sous les signes de feu de la création et de la destruction qu'ont vécu les Claudel : Camille le sculpteur, Paul le poète. Cette biographie évoque leurs rapports fusionnels. Camille, intransigeante, affronte les incertitudes de l'art et de la vie de bohème.
Paul trompe son mal de vivre dans les voyages et l'exotisme, en Chine, au Brésil au Japon.
Un travail de recherche historique et littéraire remarquable. Un livre passionnant.
Avec les Claudel, c'est toute la vie sociale et artistique du tournant du 20e siècle qui se déroule sous nos yeux.
Dominique Bona retrace les épisodes de leurs vies tourmentées, de leur naissance à la mort.
Leur enfance dans une famille où les tensions sont fréquentes.
Camille et Paul seront soutenus par leur père, prêt à tout pour les aider à développer leur art mais se verront refuser l'amour de leur mère, qui jusqu'au bout leur préférera leur sœur Louise, plus conforme à ses attentes classiques.
Leurs vies sont romanesques, car tout est excessif chez eux. Camille ne fait rien sans passion : la sculpture, l'amour , la rupture.
Paul pour s'éloigner ira jusqu'en Chine ! Il ne se contentera pas de se tourner vers la religion, il se fanatisera.
Malheureusement pour Camille, l'égalité homme-femme n'est pas de mise.
Certes, elle et son frère sont des génies mais Camille aura à souffrir d'être une artiste dans un domaine d'homme.
Au fil des pages, je n'ai pu m'empêcher de prendre fait et cause pour Camille et ressentir douloureusement toutes les injustices qu'elle a subies.
Parallèlement, je me suis mise à détester Paul. Son fanatisme religieux est insupportable et “ses amers regrets” d'avoir abandonné sa sœur dans un asile d'aliénés durant 30 ans sont bien tardifs et inutiles.
Un livre à lire absolument, si on veut en savoir plus sur cette grande artiste qui était Camille Claudel, trop longtemps oubliée.
Bande dessinée, Camille Claudel de Éric Liberge et Vincent Gravé, édition Glénat, 2012
Paris en 1951, Paul Claudel est interrogé par des journalistes à propos du destin exceptionnel de sa sœur, disparu 8 ans plus tôt, la sculptrice Camille Claudel. Son frère raconte son génie mais aussi sa folie.
Cette biographie, sous forme d'une bande dessinée est un très bon travail.
La première de couverture est absolument magnifique. Certains dessins sont de véritables petits chef-d'œuvres qui auraient leur place auprès des sculptures de Camille Claudel.
Cet ouvrage rend un bel hommage à la femme qui a combattu jusqu'à l'extrême pour être reconnue et vivre de son art.
C'était un pari osé de vouloir raconter la vie si riche et si tumultueuse de Camille Claudel en 70 planches... le pari est réussi !
Trois films...
Camille Claudel de Bruno Nuytten avec Isabelle Adjani, Gérard Depardieu, Laurent Grévill, Alain Cuny. 1988, 2h55, biopic, drame, France
Camille Claudel voue ses jours et ses nuits à sa passion, la sculpture. Soutenue par son père, la famille s'installe à Paris. Engagée comme apprentie par Rodin, ils deviennent vite amants. Camille devient son égérie et ravive son imagination. Parallèlement, elle travaille de plus en plus pour lui…
Il me semble bien qu'il y a une vingtaine d'années, ce film m'avait assez plu.
C'est beaucoup moins le cas aujourd'hui. Un de nous deux a mal vieilli !!?
Après avoir lu un certain nombre d'ouvrages sur Camille Claudel, j'ai eu du mal à me départir de certains faits absents du film. De même, je ne suis pas parvenue tout à fait, à faire abstraction des images je m'étais créés par la lecture.
J'ai bien conscience que ce film a été couronné par plusieurs César.
Pourtant j'ose l'écrire, certaines scènes sont très mal jouées aussi bien par Adjani que par Depardieu.
Peut-être parce que certaines confrontations n'ont pas eu lieu et que l'on fait dire aux acteurs des choses qui ont été écrites, dans des correspondances, dans les mémoires de proches... ?
De plus la bande-son est insupportable. Couvrant parfois les voix, elle irrite le plus souvent par son style ampoulé. On essaie de nous servir du grandiose où on aimerait de la sobriété.
Malgré tout, certains passages sont très émouvants. C'est à chaque fois avec plaisir que l'on retrouve les plus belles œuvres de Camille Claudel et de Rodin.
Camille Claudel 1915, de Bruno Dumont, avec Juliette Binoche, Jean-luc Vincent
2013, 1h35, biopic, France.
La Vie recluse de Camille Claudel, internée par sa famille en 1914, dans un asile du sud de la France.
Un film austère !
Pour aller au bout, il faut s'accrocher un peu et être un minimum préparé quant au contenu du film.
On n'apprend rien sur le travail de Camille Claudel, artiste, on suit ce qui sera son quotidien durant 30 ans, dans un asile et c'est terrible. Peu d'acteurs professionnels, les pensionnaires sont de véritables malades psychiatriques et les sœurs, leurs infirmières hors caméra !
Du coup, on a souvent l'impression de suivre un reportage sur l'internement.
Juliette Binoche joue très bien. On sent le désarroi du Camille mais aussi ses déséquilibres.
En cela, le film pose parfaitement bien la question qui forcément nous effleure : les délires paranoïaques de Camille Claudel méritaient ils qu'elle vive cet enfer durant 30 ans ?
Il n'en reste pas moins qu'il est difficile de ne pas s'ennuyer à regarder la pauvreté du quotidien de Camille Claudel dans cet asile : se faire à manger, contempler avec des plans sans fin le mur du cloître ou le paysage balayé par le Mistral.
De même qu'il est difficile de ne pas être heurté et mal à l'aise à l'observer subir les cris des pensionnaires qui l'entourent.
Rodin de Jacques Doillon avec Vincent Lindon, Izïa Higelin, Séverine Caneele, 2017, 1h59, drame, France
À Paris, en 1880, Auguste Rodin reçoit enfin à 40 ans, sa première commande de l'État. Ce sera “la porte de l'enfer” composée de figurines dont certaines feront, sa gloire comme “le baiser” et” le penseur”.
Il partage sa vie avec Rose, lorsqu'il rencontre la jeune Camille Claudel, son élève le plus douée, qui devient vite son assistante, puis sa maîtresse.
Malgré le grand nombre de très bonnes critiques, personnellement, je ne trouve pas ce film réussi. Il traîne en longueur et manque de dynamisme. Vincent Lindon semble jouer toujours de la même façon depuis "Welcome", du coup il ne donne pas vie à son Rodin contrairement à ce que j'ai pu lire chez les critiques "officiels".
Il est vrai qu'il est très difficile d'incarner un personnage qui a existé et laissé des traces de sa notoriété. Cela dit, rien ne justifie le fait que Vincent Lindon marmonne dans sa barbe et qu'on ne comprenne que difficilement ce qu'il dit !
Izïa Higelin joue plutôt bien mais incarne une Camille Claudel en demi-teinte. Le parti pris du film est de rendre un bel hommage au Maître, c'est lui qui est mis sous la lumière des projecteurs. Camille est principalement vue sous l'angle de son amour passion pour Rodin. Son talent et sa fièvre pour la sculpture passent ici largement au second plan.......elle n'est pas le sujet du film.
Une fois de plus reste le seul plaisir de voir la conception des sculptures que nous connaissons tous.