Baccalauréat
de Cristian Mungiu
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Roméo, médecin dans une petite ville de Roumanie, a tout mis en œuvre pour que sa fille, Éliza soit acceptée dans une université anglaise.
Dernière formalité pour la jeune fille, très bonne élève : obtenir le bac.
Mais Éliza se fait agresser la veille des épreuves…
Quelques longueurs (mais y a-t-il encore aujourd'hui des films qui n'en n'ont pas?) mais malgré cela, c'est un bon film. Le propos fait réfléchir, la description de la société et des rapports humains interpellent.
Si le cinéaste décrit la réalité de la Roumanie et bien, c'est franchement déprimant !
La ville où se déroule l'histoire ressemble à une cité en cours de démolition.
Les protagonistes sont tous déçus ou malmenés par la vie et semblent totalement dépressifs.
Eliza qui malgré les grands projets d'avenir que son père projette pour elle n'est plus si sûre que ça de vouloir quitter son pays.
Sa mère qui n'aurait pas fait de concessions (on ne sait ni lesquelles, ni pourquoi) occupe un emploi qui ne la satisfait pas.
La grand-mère qui s'attriste de voir les jeunes diplômés partir et se désole qu'ainsi les choses ne changeront jamais.
Les rapports sociaux sont aussi déprimants.
Les relations amis, collègues, sont toutes liées par des “services rendus”.
Chacun connaît quelqu'un qui lui est redevable et ainsi on bascule vite dans la corruption.
Il y a donc un certain suspense.
Pour Roméo, il est inconcevable que sa fille reste en Roumanie. Pour lui le pays ne changera jamais et il veut une vie meilleure pour Éliza.
On assiste donc aux tergiversations de cet homme, tiraillé entre honnêteté et réalité beaucoup plus prosaïque, entre ses désirs qu'il projette sur les autres et leurs désirs.
On ressort de la projection avec l'essentiel des réponses.
Cependant, certaines situations et certains propos ne sont pas explicités.
On peut le regretter ou aller au café pour en débattre...