Border Line
de Olivier Marchal
3
avec Alberto Ammann, Bruna Cusi, Laura Gomez,
drame, thriller, 1h17, 2024
Projetant de démarrer une nouvelle vie aux États-Unis, Diego et Elena quittent Barcelone pour New York. Mais à leur arrivée à l'aéroport, la police des frontières les interpellent pour les soumettre à un interrogatoire.
Ce huis clos est une réussite. Suspense et tension montent crescendo sur un temps court (1h17) ce qui permet de maintenir le spectateur en éveil.
Dès les premières minutes du film, on se rend vite compte que Diego est plus inquiet qu’Elena durant ce voyage vers l'Amérique.
Le couple a décidé de s'installer aux États-Unis. Elena, espagnole a gagné à la loterie des migrants. Diego, Vénézuélien a le droit de la suivre puisqu'ils sont unis par un pacte civil.
Leur dossier semble complet : extraits de relevé de compte, examens médicaux, liste de leurs qualifications professionnelles…l'entrée sur le sol américain est loin de ressembler à une simple formalité.
Le lieu où le couple est emmené pour un interrogatoire plus poussé, semble être coupé du reste du monde.
Cet espace sans fenêtre est un lieu angoissant où aucune loi ne protège le citoyen qui est traité comme un coupable avant même d'avoir potentiellement transgressé les règles du « pays de la liberté ».
Aux premières questions presque anodines, succèdent d'autres de plus en plus personnelles, intimes….. dérangeantes.
Les pratiques de la « police aux frontières » mettent le spectateur mal à l'aise, font naître un sentiment de révolte tout autant que d’impuissance.
On sent qu’Elena est prête à réagir face à ce traitement brutal et injuste. Diego, lui préfère faire profil bas… peut-être a-t-il quelque chose à se reprocher ?
Individuellement cette expérience est traumatisante. On se demande également si le couple va survivre aux révélations et insinuations d’une autorité qui se veut inquisitrice.
Border Line est un bon thriller psychologique qui montre des pratiques policières dignes d'une dictature dans la " plus grande démocratie du monde ! "