Chez nous
de Lucas Belvaux
2
avec émilie Dequenne, André Dussollier, Guillaume Gouix, Catherine Jacob, Anne Marivin.
1h 58, drame, France
Pauline, infirmière à domicile entre Lens et Lille, s'occupe seule de ses deux enfants et de son père, ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l'aiment et comptent sur elle. Profitant de sa popularité, les dirigeants d'un parti extrémiste vont lui proposer d'être leur candidate aux prochaines élections municipales.
Si ce n'est pas un "très" bon film, il a au moins le mérite de faire réfléchir. J'y ai vu deux volets de réflexion : tout d'abord comment un parti tente de changer son image, ensuite comment on tente de manipuler les gens de terrain.
Le synopsis indique qu'il s'agit d'un parti extrémiste. Aucun doute ne subsiste quant au fait qu'il s'agisse de la droite. La mécanique pour changer l'image d'un parti est bien rendue. Le discours change en apparence mais les fondements idéologiques sont les mêmes : violence, racisme... On ne s'accoquine plus ouvertement avec les groupuscules paramilitaires ultra-violents mais le service d'ordre est composé de ses anciens membres. Comme le dit un personnage du film, il ne s'agit pas de changer d'idéologie mais juste d'accepter de mettre un costume !
Vient en parallèle la manipulation individuelle : convaincre cette infirmière, connue de tous, de les rejoindre. Lui faire croire qu'ainsi, elle pourra changer les choses, participer à l'amélioration de la vie de ses concitoyens, alors qu'en fait, le Parti n'a besoin que d'une marionnette.
Le film est assez inégal du point de vue de l'histoire mais aussi dans la manière dont tout cela est ficelé. Les acteurs eux-mêmes sont inégaux : André Dussollier est exceptionnel alors que le jeu de Catherine Jacob et très moyen. Sans nous plomber totalement la fin est des plus pessimiste quant à la prise de conscience collective face aux manipulations des partis d'extrême droite.