Cold war
de Pawel Pawlikowski
3
avec Johanna Kulig,Tomasz Lot, 1h28, drame, romance, Pologne.
“Pendant la guerre froide entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible dans une époque impossible...”.
Ceux qui ont aimé “Ida” en 2013 reconnaîtront la marque de Pawel Pawlikowski : le format quasi carré et le noir et blanc,et aimeront sûrement “Cold War”
Une très belle mais dramatique histoire d'amour, servie par un noir et blanc lumineux et accompagnée tout du long par la musique.
Des chansons folkloriques qui envahissent l'espace sonore de la Pologne d'après-guerre à la transformation du patrimoine musical pour le mettre au service du culte de la personnalité cher au communisme soviétique.
Les musiciens sont prisonniers du système.
En parallèle, la musique semble si libre dans le Paris bohème des années 50 ! Mais cela ne suffira pas à Viktor. Musicien passionné, il peut en quittant la Pologne vivre librement la musique. Cependant Zula, celle qu'il aime ne le suivra pas.
Le film est sobre mais intense en émotions. Les multiples thèmes sont très forts. Il y a bien sur le drame amoureux, l'incapacité pour Victor et Zula de vivre ensemble. Leur amour ne parvient pas à s'épanouir ni à l'est, ni à l'ouest.
À l'Est, la chape de plomb n'est pas vivable pour une passion amoureuse et musicale qui est par définition individualiste. Mais à l'ouest, ils sont des exilés et ne se reconnaissent plus !
Quel drame, quelle belle histoire mais quelle tristesse sans fond car sans espoir !
Le film ne se veut pas politique mais le contexte et les habiles sous-entendus posent bien évidemment des questions politiques : liberté et amour sont au cœur du sujet.
Attention toutefois à ne pas aller voir ce film en période de déprime, ...cela pourrait être fatal !