Le collier rouge
de Jean Becker
2
avec François Cluzet, Nicolas Duvauchelle, Sophie Verbeeck,
1h 23, drame, France.
Dans une petite ville écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte, son chien, tout cabossé aboie jour et nuit.
Un joli film, plaidoyer contre la guerre.
Les acteurs sont très bons. Nicolas Duvauchelle incarne très bien le jeune homme, qui comme les autres, pensait en 1914, être à Berlin en 3 semaines.
Par flashback, on va suivre son parcours dans l'enfer, parcours qui l'amènera en prison en 1919.
François Cluzet est sobre dans le rôle du juge militaire dont la guerre a ébranlé les principes.
Le commandant magistrat Lantier du Grez pourrait ne représenter que la rigidité de la hiérarchie militaire mais finalement lui aussi a évolué après cette guerre.
Son humanité est née des horreurs des combats, de la culpabilité d'avoir transformé toute une génération en chair à canon.
Entre Landier de Grez et Morlac, les rôles sont inversés. Le premier a perdu sa rigidité alors que le second est devenu sans concession.
Tout au long du film, on s'interroge : Quel acte antipatriotique a bien pu faire ce Morlac pour être en prison, quel affront à la nation a-t-il bien pu réaliser, alors qu'il était décoré pour héroïsme ?
On ne le saura qu'à la fin et ce dénouement en forme de coup d'éclat participe de la réussite du film.
Forcément, lorsqu'on a lu le livre de Jean-Christophe Rufin on connaît la fin et du coup il n'y a pas d'effet de surprise !
Les images et reconstitutions de la guerre sont soignées. On chemine dans une histoire personnelle tout en étant plongé au cœur de l'histoire.