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de Joachim Lafosse
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avec Virginie Efira, Kacey Mottet Klein, Diego Martin
1h24, drame, aventure, France.
“Sybille, mère divorcée, ne supporte plus de voir son fils adolescent sombrer dans une vie violente et vide de sens. Elle va jouer leur va-tout en entraînant Samuel dans un long périple à travers le Kirghizstan.
Avec deux chevaux pour seuls compagnons, mère et fils devront affronter un environnement naturel aussi splendide qu'hostile, ses dangers, son peuple et surtout eux mêmes...”
Sans être un navet, il est difficile de dire que c'est un bon film. Il manque vraiment trop d'éléments qui font l'intérêt et la qualité du livre, dont le film est tiré.
Le cinéaste a choisi de nous plonger directement dans un road movie, à travers plaines, montagnes et forêts, occultant tout le début de cette histoire.
À priori, cela n'était pas forcément une mauvaise idée. Fonctionner par ellipses peut permettre d'installer une forme de suspense (et réduire les lieux de tournage !).
Malheureusement, les choix de Joachim Lafosse nous privent d'explications et d'une grande partie des émotions qui traversent le roman.
La figure du père est presque totalement absente. Or, ce père n'est pas étranger au mal-être du fils, dans l'histoire originelle.
Durant tout le film , je n'ai cessé de faire des comparaisons, faisant la liste des manques, des différences, ne comprenant pas bien leur intérêt... même cinématographique.
Joachim Lafosse dit avoir voulu éviter de faire un film trop psychologisant. Eh bien, il n'aurait peut-être pas dû car au final, il ne reste que les beaux paysages et les chevaux.
Ce voyage n'est pas touristique ! Les grands espaces, les rencontres avec un peuple aux mœurs et coutumes inconnus ne sont que des prétextes pour Sybille.
Le film est trop axé sur le voyage, les personnages sont trop secrets.
On reste assez indifférent face à cette mère pour qui on souhaiterait ressentir de l'empathie.
Il en est de même pour cet adolescent qui devrait nous agacer et nous émouvoir à la fois.
Si on a aimé le livre de Laurent Mauvignier, on peut trouver que le film manque de profondeur et de relief.
Si on n'a pas lu le livre, je me demande bien ce que l'on peut appréhender au-delà de la nature, des chevaux...