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Ludwig-Le crépuscule des Dieux

de Luchino Visconti

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avec Helmut Berger, Romy Schneider, Trevor Howard.

Biopic, drame, Italie, France, 1973, 3h 57


« Évocation du règne de Louis II de Bavière, protecteur des arts et en particulier mécène de Richard Wagner qui lui dut son salut et la possibilité de réaliser ses plus belles œuvres. Et de la complicité presque amoureuse qui le lie avec sa cousine Sissi. »


C'est long et c'est lent. Pour certains, ce sera insoutenable. Pour d'autres, ce sera la prise de conscience de l'évolution de la façon de faire du cinéma depuis cinquante ans.

Aujourd'hui un film de quatre heures se doit d'avoir, soit une batterie d'effets spéciaux ou une histoire compliquée, truffée de rebondissements.


Ici, la vie de Louis II de Bavière est à la fois simple et complexe. Simple, car pour résumer le cas de Louis II, on pourrait se contenter de dire que c'est un roi qui ne veut pas les responsabilités d'un monarque. Complexe, parce qu'il n'a pas le choix et qu'en refusant sa charge, il va s'enfermer dans une forme de folie qui, même si elle est poétique, reste un déséquilibre mental.


Si en quatre heures, Visconti dresse un portrait saisissant d'un roi très particulier, on constate tout de même qu'un film en « raconte » toujours moins qu'un livre. Les mots resteront toujours plus puissants que les images. Lorsqu'on lit que Louis II se promène toutes les nuits au clair de lune en déclamant de la poésie, cela prend une phrase qu'on n'a pas besoin de répéter quinze fois pour comprendre. Lorsqu'on veut le montrer, cela devient forcément très long et répétitif !


Si tous les événements de la vie du souverain sont évoqués, certains épisodes sont raccourcis .

Il nous semble que le lien qui  unissait le roi de Bavière à Richard Wagner aurait pu être un peu plus développé. Quelques scènes de ses opéras emblématiques dans la vie du monarque auraient été les bienvenues.

Peut-être pour mieux comprendre pourquoi la musique de  Wagner a eu tant de poids dans la vie de Louis II, dès ses 17 ans.

Nietzsche n'écrivait-il pas : « Wagner est une calamité pour le musique. Il a pressenti en elle un moyen d'exciter les nerfs fatigués… »


Pour rendre service à Visconti, Romy Schneider a accepté de reprendre le rôle de Sissi. L'évolution du personnage est très bien rendue. D'une jeunesse fraîche et romantique, on passe ici à une maturité désabusée mais libre des protocoles impériaux. Pour son jeune cousin, elle sera un modèle mais il oubliera que leurs responsabilités ne sont pas les mêmes.


La marche du roi vers son destin tragique est mené avec brio. Le beau jeune homme amoureux de l'idée de l'amour et de la beauté, qui déteste les contingences matérielles, qui exècre le concept de guerre, devient petit à petit un homme isolé dans son monde.

Les dents gâtées, le visage marqué, destitué par son gouvernement, son suicide officiel reste nimbé de mystère.

Ludwig-Le Crépuscule des Dieux, malgré ses longueurs reste un beau classique.

Et puisque la mode est aux séries, rien n'empêche le téléspectateur de le regarder en plusieurs fois.


lien pour VOD :https://www.allocine.fr/film/fichefilm-2006/telecharger-vod/

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