Les fleurs bleues
Andrzej Wajda
3
avec Béoguslaw Linda, Bronislawa Zamachowska
1h38, biopic, drame, Pologne.
Dans la Pologne d'après-guerre, le célèbre peintre Wladyslaw Strzeminski, figure majeure de l'avant-garde, enseigne à l'école nationale des Beaux-Arts de Lotz.
Il est considéré, par ses étudiants comme le grand maître de la peinture moderne mais les autorités communistes ne partagent pas cet avis.
Pour son dernier film, Wajda nous entraîne dans l'histoire politique et l'histoire de l'art . C'est un beau portrait de résistance et de conviction “jusqu'au-boutiste”. Le personnage est intéressant, théoricien de l'art, totalement absorbé par son œuvre, il a un côté dur pour son entourage. Comme il le dit lui-même à propos de sa fille “elle aura la vie dure”.
Wladyslaw Strzeminski, n'est pas contestataire direct du régime, mais pas besoin de tant pour être broyé par un régime dictatorial. Au nom de l'art, de son art, le peintre refuse de se conformer aux exigences du parti quant à l'esthétisme du réalisme socialiste.
On assiste alors à la chute inexorable de l'artiste et de l'homme. Un acharnement qui fait froid dans le dos. Renvoyé de l'Université, rayé de la Société des Artistes, il n'a plus les papiers adéquats pour travailler, pour recevoir les bons alimentaires, ni même le droit d'acheter des tubes de peinture.
L'acharnement des autorités à pour but de le faire disparaître et de détruire toutes ses oeuvres.
On se questionne aussi sur l'avenir de sa fille d'une dizaine d'années, traversant la grisaille des rues et le dénuement de sa famille avec son éternel manteau rouge.
Quel dur apprentissage de la vie dans la Pologne des années 50 !
Elle voit son père mourir dans la misère, peu de temps après la mort de sa mère. Le film ne le dis pas, mais on peut s'interroger sur son sort : Que devient-on lorsqu'on est la fille de Katarzma Kobro, dont une grande partie des œuvres a été détruite par les nazis (l'art dégénéré !) et de Wladyslaw Strzeminski ?
Ce film est le beau portrait d'un artiste intègre.
À voir, aussi bien par ceux qui ont le goût de l'histoire des arts que le goût de l'Histoire tout court.