Girl Will Be Girls
Shuchi Talati
2
avec Preeti Panigrahi, Kani Kusruti, Kesav Binoy Kiron
comédie, drame, 1h59, 2024
« Mira seize ans, mène une vie d'élève modèle dans un pensionnat d'élite au nord de l'Inde. Alors que les examens approchent, sa mère Anila revient s'installer dans la région pour la soutenir et veiller sur elle. Mais la rencontre de Mira avec un nouvel élève, Sri, va semer le trouble dans la relation entre les deux femmes, chacune se retrouvant confrontée à ses propres désirs. »
Girls will be Girls est un bon film qui analyse finement des sentiments très subtils.
On suit le parcours de Mira qui va vivre un moment charnière de sa jeunesse : son premier amour. Parallèlement, on découvre une mère nostalgique de sa jeunesse, probablement désenchantée. Elle entretient une attitude ambiguë face à l'éveil du sentiment amoureux de sa fille.
La cinéaste confronte de manière très habile tous les paradoxes. Mira suit sa scolarité dans un établissement très conservateur et strict dont on reconnaît très bien le modèle anglais. Nommée préfète, elle est chargée de surveiller les élèves. Elle sera confrontée à la difficulté de tenir son rôle alors qu'elle même déroge à la règle pour voir le jeune Sri.
De son côté, si Anila interdit à sa fille toute relation amoureuse, elle ne cesse d'inviter le garçon avec qui elle passe d'agréables moments à leur domicile.
Quand à ce dernier, pour pouvoir voir son amoureuse, il noue des rapports privilégiés avec cette mère en manque d'attention .
Toute cette complexité dans les rapports humains est très bien filmée. Les regards de la mère et de la fille l'une sur l'autre sont lourds de sens
Girls will Be Girls est à la fois un film sur le premier amour, ses joies, ses peurs, ses déceptions… mais également sur le regard d'une femme qui ne revivra plus ce moment-là : ses souvenirs, ses regrets, ses désenchantements.
Durant la projection, on peut se prendre à regretter de nombreuses longueurs mais force est de constater qu'à l’issue de ce film, on ne regrette pas de l'avoir vu.