Un homme intègre
Mohammad Rasoulof
2
1h 58, Iran, drame.
Reza, installé en pleine nature avec sa femme et son fils, mène une vie retirée et se consacre à l'élevage de poissons d'eau douce.
Une compagnie privée, qui a des visées sur son terrain, est prête à tout pour le contraindre à vendre. Mais peut-on lutter contre la corruption sans se salir les mains ?
Un film glaçant, tant sur le fond que sur la forme. Sur le fond, on s'en doutait un peu. “Pourvu qu'on ait livre's” a fait de nombreuses critiques de films et de livres sur l'Iran.
Dans ce film, sorte de conte moral et politique, la démonstration est implacable. Non seulement la corruption se pratique à tous les niveaux mais en plus, si on n'entre pas dans ce jeu, c'est sa liberté et sa vie que l'on risque.
Pour résister, il faut être fort. Mais le point d'équilibre est ténu et la force peut vite vous faire passer du côté des oppresseurs.
La forme du film est abrupte. Certes, cette sécheresse sert le propos. On n'assiste pas à une joyeuse partie de pêche mais à une lutte pour garder son bien matériel et sa conscience
Cependant la rareté des dialogues (décidémment les rôles de “taiseux” sont de plus en plus présents dans nos derniers films !) ne nous permet pas de saisir aisément l'état d'esprit des protagonistes .
Un homme intègre est un film austère, avec des paysages sinistres, à l'image d'une violence sociale qui semble être inextricable.
On assiste, plombés, à la description d'une société iranienne binaire : les corrupteurs/les corrompus, les oppresseurs/les opprimés...
L'avenir ne semble guère optimiste !