It must be heaven
Elia Suleiman
2
avec Elia Suleiman, Gael Garcia Bernal, Tarik Kopty,
1h42, comédie, drame, Palestine, Turquie
“Elia Suleiman fuit la Palestine à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil, avant de réaliser que son pays d'origine le suit toujours comme une ombre”
Une vraie comédie de l'absurde, il faut donc aimer ce genre assez particulier pour apprécier « It must be heaven ». Il y a chez Elia Suleiman une bonne dose de Jacques Tati et un zeste de Buster Keaton avec en prime, beaucoup d'images très esthétiques.
Ce mélange offre un film à la fois burlesque et poétique.
Trois grands moments se dessinent, ils correspondent à trois lieux géographiques : Nazareth, Paris et New York.
Où qu'il soit, Élie Suleiman n'est pas acteur mais spectateur. Il observe le monde et si les situations sont souvent très drôles c'est aussi son regard particulier qui nous amène à rire.
Dans sa ville natale, Élie Suleimane voit une violence institutionnalisée, un pays archaïque où on conte des légendes et où on multiplie inutilement les pas car on transporte encore l'eau sur la tête.
Le paradis n'est pas là, à Paris peut-être ….
Ici la police est bien mise mais adepte de tout ce qui roule, tout aussi ridicule. Le jour du 14 juillet, la ville est déserte, les magasins fermés, à croire que tous les Parisiens sont au défilé.
Pas assez politique, le film d'Elia Suleiman ne trouve pas acquéreur. Peut-être que New York lui donnera sa chance ?
Une scène avec un chauffeur de taxi qui voit pour la première fois un Palestinien est absolument géniale. Mais ici aussi tout semble être étrange à l'acteur : toute la population est armée, la police entreprend de drôles de chorégraphies pour arrêter un ange, les intervieweurs font les questions et les réponses…
Ce périple permettra à Élie Suleiman de redécouvrir ce qu'il ne voyait peut-être plus dans son pays où tout n'est pas aussi archaïque qu'on peut le croire.
Le film est une succession de sketchs mais le fil narratif n'est jamais rompu. Certains passages sont certes nettement meilleurs que d'autres, le film est un peu trop long, mais l'ensemble très original est vraiment réjouissant sans avoir besoin de longs discours.