Jojo Rabbit
Taika Waititi
2
avec Roman Griffin Davis, Thomassin McKenzie, Scarlett Johansson,
1h48, comédie, drame, USA
« Jojo est un petit allemand solitaire. Sa vision du monde est mise à l'épreuve quand il découvre que sa mère cache une jeune fille juive dans leur grenier. Avec la seule aide de son ami aussi grotesque qu'imaginaire, Adolf, Jojo va devoir faire face à son nationalisme aveugle »
II fallait oser... Taika Waititi, bien inspiré par Mel Brooks l'a fait ! Ceux qui n'apprécient guère l'humour décalé, on peut même dire complètement « barré », passeront leur chemin. Cet OVNI n'est pas pour eux.
Pour les autres, ce sera là l'occasion le voir un film original, qui tranche dans le paysage cinématographique actuel. Le Néo-Zélandais Taika Waitit, dès les premières images, nous arrache un sourire grinçant avec des images d'archives de foules en délire, de femmes qui pleurent et s'évanouissent devant Hitler, le tout sur le son des Beatles !
Le ton est donné, on craint de parfois s'offusquer mais comme au fil de l'histoire, il n'y a aucune ambiguïté, on se laisse à rire de cette comédie qui est une franche dénonciation du nazisme.
Hitler, très bien joué par le cinéaste lui-même, n'est que l'ami imaginaire du jeune Jojo. On est donc dans la loufoquerie pure. C'est la vision d'un enfant de 10 ans qui nous est exposée.
Le film démontre assez bien qu'à cet âge, on est conditionné par l'idéologie ambiante et que la connaissance du monde ne s'acquiert que par les adultes de l'entourage, pour le pire ou le meilleur !
Jojo fait partie des Jeunesses hitlériennes comme on fait partie d'un club, apprendre à tuer est un sport, l'autodafé est un feu de camp.
C'est la rencontre avec Elsa, jeune fille juive que la mère de Jojo cache des nazis mais également de son fils, que la vision du monde du jeune garçon va changer.
Sous des airs déjantés, le cinéaste semble bien prendre le postulat de la connaissance de l'autre contre la haine