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Madame Bovary

Claude Chabrol

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avec Isabelle Huppert, Jean-François Balmer, Christophe Malavoy, Jean Yanne.

Drame, historique, France, 1991, 2h23


« Au 19e siècle, fille d'un paysan normand, Emma Bovary a été élevée dans un couvent élégant avant d'épouser un officier de santé. Nourrie de lectures romanesques, elle aspire à des amours romantiques et une vie de luxe que ne lui apporte ni son mari, ni la bourgeoisie terme et pontifiante de la ville…. »


Ce n'est pas le meilleur film de Claude Chabrol mais c'est un très bon moyen de rentrer dans l'œuvre de Gustave Flaubert. Il n'est pas étonnant que le réalisateur se soit emparé de l'histoire de Madame Bovary. II a souvent aimé filmer les travers d'une petite bourgeoisie médiocre et a par conséquent trouvé son compte dans le roman de Flaubert.

L'écrivain croque sans concession une province étriquée où les petits notables ne sont préoccupés que par l'argent. Chabrol restitue avec beaucoup de justesse cette ambiance à laquelle Emma Bovary souhaite tant échapper.


Le film, fidèle au livre, retrace tous les moments clés de la vie d'Emma. Isabelle Huppert nous offre une héroïne dont on voit les tentatives de résignation à une vie médiocre mais qui petit à petit, va céder à son appétit d'absolu. Les rêves d'Emma, toujours brisés par les hommes, la conduiront à sa perte.


Jean-François Balmer est parfait dans le rôle de Monsieur Bovary. Profondément amoureux de la jeune femme, il est sans conversation, sans ambition, influençable et d'une naïveté confondante.

Jean Yanne campe à merveille le pharmacien, monsieur Homais. Ambitieux, ce petit bourgeois opportuniste incarne la sottise de sa classe.

Christophe Malavoy donne très bien vie à Rodolphe. Ce dernier, menteur et manipulateur, n'est pas insensible au charme d'Emma mais voit surtout en elle un défi pour le séducteur qu'il est. Rodolphe joue avec Emma comme un chat avec sa proie, c'est un stratège sans scrupule.

À partir du moment où la jeune femme lui cède, son destin est écrit.

Non seulement, elle recherche en permanence la possibilité d'éprouver de nouveau les frissons de la passion mais elle contractera également des dettes pour vivre à la hauteur de ses rêves : être bien mise pour plaire à Rodolphe, le couvrir de cadeaux…


Un autre homme apparaît alors dans la vie d'Emma. Monsieur Lheureux ” marchand de nouveautés ” comme cela se dit au XIXe siècle, cache sa fourberie derrière une politesse excessive.

Il participe à la chute de Madame Bovary en n'hésitant pas à la ruiner.


Les personnages de l'œuvre sont parfaitement transposés à l'écran et les acteurs semblent habiter de l'esprit flaubertin.

Cela dit, « les grands romans ne font pas forcément de grands films ». Gustave Flaubert revendiquait d'avoir, avec Madame Bovary fait un livre sur « rien ». Il est bien difficile de tenir en haleine le spectateur pendant 2h23 avec « rien », Chabrol s'en est plutôt bien tiré !


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