Les misérables
Ladj Ly
2
avec Damien Bonnard, Alexis Manenti, Djebril Didier Zonga, Issa Perika,
1h45 policier drame France
« Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la brigade anti-criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux « bacqueux » d'expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. »
Un film prenant qui présente avec réalisme la poudrière qu'est la banlieue. Ladj Ly s'abstient des jugements hâtifs et péremptoires. Il donne à voir, mais dans sa manière de traiter le sujet, il soulève forcément des questions chez le spectateur.
La première partie du film est en quelque sorte descriptive. C'est une immersion totale dans la vie quotidienne d'une cité où différents groupes tentent, tant bien que mal, de coexister : des enfants désoeuvrés, des parents démunis, des dealers, des médiateurs magouilleurs, Les Frères musulmans…. Cette première approche se fait à travers le regard de « Pento » le "baqueux" fraîchement débarqué. Ses réserves face aux méthodes et à l'attitude de ses collègues participent à la vision nuancée souhaitée par le cinéaste. II n'y a pas d'un côté tous les gentils et de l'autre tous les méchants.
Dans la seconde partie, le film social se double d'un film policier. Lors d'une bavure, les trois policiers sont filmés par un drone manipulé par un enfant. Le rythme s'accélère. Pour retrouver le drone, de drôles d'alliance vont se nouer.
Une telle vidéo provoquerait des émeutes or cela m'arrangerait ni policiers ni trafiquants !
Il me semble qu'ici, « Les Misérables » ce sont surtout les enfants. Tout au long du film, ce sont eux qui subissent les principales violences : bringuebalés, manipulés, souvent considérés comme quantité négligeable.
C'est leur révolte qui va conclure le film nous laissant sur une interrogation : comment tout cela va-t-il finir ?
Le film a été diffusé à l'Élysée. Selon les médias : « Le président a été bouleversé par sa justesse, il a demandé à son gouvernement de rapidement trouver des idées et d'agir pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers ». Voilà des propos qui laissent perplexe. J'ai peine à croire que le monde politique découvre en 2019 avec « Les Misérables » la situation dans les banlieues dites difficiles !!