Moi, Daniel Blake
Ken Loach
3
2016, drame, 1h41 avec Daniel Johns, Hayley Squires, Dylan Mc Kierman.
"Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans est contraint de faire appel à l'aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanctions. Daniel va croiser la route de Katie, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d'accepter un logement à 450 km de sa ville natale pour quitter le foyer d'accueil dans lequel elle vit depuis deux ans."
C'est vrai, la barque est chargée et les scènes avec les enfants sont un tantinet naïves voire faciles.
C'est vrai ce n'est pas le meilleur film de Ken Loach (pour moi les meilleurs étant : It's a free world, Le vent se lève et Land and Freedom). Mais depuis le temps que je l'attendais et pour une fois qu'on a vraiment un film social, je vais fermer les yeux sur les faiblesses de l'histoire !
Les acteurs sont très bons, le personnage de Daniel est particulièrement attachant, on ne peut pas ne pas être sous le charme. Deux aspects ressortent. Tout d'abord, on est révolté par les aberrations administratives d'un système laissé à des organisations privées où tout n'est que « comptable ». Cinq minutes de retard à un rendez vous, entraînent une annulation dudit rendez-vous, et signifient une sanction financière.
« Point de salut » hors Internet, même si on n'a pas d'ordinateur. Les dossiers médicaux sont réalisés par des « évaluateurs » dont les compétences médicales ne sont pas avérées, car sûrement inexistantes. De l'autre côté on a ce Daniel Blake qui nous émeut du début à la fin par son humanité et sa simplicité. Il aide les autres sans arrière-pensée, sans attendre de retour. Il s'adresse aux autres sans distinction aucune, jeune, vieux, noir, blanc, de façon naturelle et sincère.
On sort de ce film révolté par notre société déshumanisée et réconforté de voir que malgré tout, il reste des gens profondément humains et solidaires.