Parasite
Bong Joon Ho
3
avec Song Kang-Ho, Lee Sun- Kyun, Cho Yeo-Jeong, 2h12, thriller, Corée du Sud.
Palme d'Or au Festival de Cannes 2019
“Toute la famille de Ki-Taek est au chômage et s'intéresse fortement au train de vie de la riche famille Park.”
Excellent !!
Bong Joon Ho a parfaitement réussi un savant mélange des genres.
Le thème est éminemment social, le fil conducteur n'est jamais rompu mais ambiance et ton changent au rythme des péripéties.
Ce qui au départ semblait être une comédie sur la débrouillardise d'une famille pauvre et la superficialité d'une famille riche, s'achemine vers un vrai drame social et bascule dans le thriller passablement sanglant !
La famille de Ki-Taek vit dans un taudis en sous-sol et vivote de petits boulots ...comme le pliage des boîtes de pizza en carton. Leur entrée, petit à petit, dans la famille qui vit dans une splendide maison d'architecte, sur les hauteur, est à la fois le fruit du hasard et de ruses.
La confrontation des deux mondes est assez drôle, on est dans un humour grinçant et subtil.
Seul le spectateur sait à quel point la famille de Ki-Taek est pauvre.
Les Park pensent avoir à leur service des employés, qui certes doivent rester à leur place, mais pas des précaires qui vont vite être prêts à tout pour profiter un peu du luxe dont même les miettes sont bien belles (ainsi les gâteaux pour chiens ont l'air bien meilleurs que leurs repas ordinaires !)
La mise en image et la mise en scène pour illustrer les inégalités sociales sont parfaitement réalisées. La symbolique de la pluie diluvienne marque un cran dans le passage vers le drame social.
Les quartiers populaires sont inondés, les pauvres trouvent refuge dans un gymnase tandis que les riches, sur leurs hauteurs, rentreront dépités que leur weekend camping soit ...tombé à l'eau !
Qu'on se rassure, ce film n'est pas pétri de bons sentiments.
Les riches ne sont pas “des méchants”, juste des gens qui paraissent souvent bien écervelés, tant ils n'ont pas conscience du monde qui les entoure.
Les pauvres ne sont pas “des gentils”, d'ailleurs il n'existe pas de solidarité de classe, hors de la famille.
Le bon dosage d'humour, de réflexion, d'émotion et de suspense fait qu'on ne s'ennuie pas.
Seul, le dernier quart d'heure est peut-être de trop. Une fois le drame arrivé à son paroxysme, il n'y avait pas de nécessité absolue de nous montrer “l'après”.
Parasite est un film original qui a bien mérité sa palme d'or.