Paterson
Jim Jarmusch
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avec Adam Driver, Golshifteh Farahani, Rizwan Manji, 1h58 drame USA
Paterson vit à Paterson dans le New Jersey, cette ville des poètes, de William Carlos Williams à Allen Ginsberg, aujourd'hui en décrépitude.
Chauffeur de bus d'une trentaine d'années, il mène une vie réglée au côté de Laura qui multiplie projets et expériences avec enthousiasme et de Marvin bulldog anglais.
Chaque jour, Paterson écrit des poèmes sur un carnet secret qui ne le quitte pas.
Je trouvais le postulat de départ très attirant. Montrer que la poésie n'est qu'une question de regard sur les choses qui nous entourent, est une idée juste et louable.
Dire que la poésie n'est pas la chasse gardée du monde intellectuel, c'est une nécessité.
Je m'imaginais plutôt un air à la Francis Ponge avec son “Cageot”. Une beauté inattendue mêlée à une petite dose d'humour.
On est loin de tout ça avec Paterson. Ce personnage ne donne vraiment pas envie de se découvrir une âme de poète. Cet homme a l'air d'être au mieux indifférent, au pire complètement déprimé, voire autiste.
On ne sait, ni ce qu'il pense, ni ce qu'il ressent….. peut-être rien ? Quelques rares scènes sortent du lot. Dans son bar habituel, un couple semble jouer régulièrement les "Roméo et Juliette" modernes. La rencontre avec une fillette, elle-même poète est bien trouvée.
La fin du film est plus réussie, mais cela ne sauve pas de deux heures d'un ennui profond.
Julien Gester de Libération écrit : “Résolument radieux, délié et anti spectaculaire, Paterson opère à son allure singulière, empreinte d'autant d'indolente tendreté que de délicatesses, et se rêve en précis de Zen américain, attaché à parcourir les sourdes ondes de félicité recouvertes par le fracas du monde plutôt qu'à en sonder les failles où les grands tremblements.”
Si vous êtes d'accord avec Libé, courez voir ce film...!