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Prendre le large

Gaël Morel

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avec Sandrine Bonnaire, Mouna Fettou, Kamal El Amri, 1h43, drame, France.


"Édith, 45 ans, ouvrière dans une usine de textile voit sa vie bouleversée par un plan social. Loin de son fils et sans attache, plutôt que le chômage et la prime de licenciement, elle est la seule à choisir de rejoindre son usine délocalisée au Maroc."


Cela aurait pu être une bonne chronique sociale, un bon drame réaliste, cela aurait pu...!

Beaucoup d'aspects de ce film sont intéressants mais le jeu mono expressif de Sandrine Bonnaire et de nombreux passages invraisemblables viennent parasiter le propos.

Édith ne s'imagine pas ne plus travailler dans son usine, rien ne semble la retenir en France. Elle choisit la délocalisation avec tout ce que cela comporte : s'installer dans un pays inconnu, vivre la barrière de la langue, avoir des conditions de travail plus dures et un salaire moins élevé.... Pourquoi pas ? Mais alors on s'attend à un personnage plein d'allant et combatif !

Ce ne sera quasi à aucun moment le cas. Edith traverse la vie et ses aléas, les bras ballants, en petites sandalettes, avec un air complètement dépressif.

Néanmoins, ce voyage en sens inverse soulève des réflexions intéressantes.

En france Édith se plaint des éternels discours des syndicats auxquels elle ne croit plus.

Au Maroc, face aux conditions de travail, elle sera la première à déplorer l'absence des syndicats !

La confrontation entre les modes de vie est plutôt bien vue. À travers le regard d'Édith, on peut appréhender certains aspects culturels, sociaux et économiques du Maroc.

Il est vraiment regrettable que ce film manque de rythme et de personnages joués avec plus de conviction.

Une fois de plus, un bon sujet ne suffit pas à faire un bon film.

Lorsque le propos initial est parasité ou dilué dans des considérations sentimentales annexes, le film perd de son ampleur. On finit par ne plus trop savoir si Édith est le symbole de l'ouvrière jusqu'au bout des ongles, qui refuse la fermeture de son usine, ou si son départ ne sert qu'à punir son fils avec qui les liens se sont distendus.

Dans “prendre le large”, la chronique sociale ne fait pas bon ménage avec la chronique sentimentale familiale.

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