Rebelles
Allan Mauduit
2
avec Cécile de France, Yolande Moreau, Audrey Lamy,
1h27, comédie, France.
“Sans boulot, ni diplôme, Sandra, ex Miss Nord-Pas-de-Calais, revient s'installer chez sa mère à Boulogne-sur-Mer après 15 ans sur la Côte d'Azur.
Embauchée à la conserverie locale, elle repousse vigoureusement les avances de son chef et le tue accidentellement.
Deux autres filles ont été témoins de la scène. Alors qu'elles s'apprêtent à appeler les secours, les trois ouvrières découvrent un sac plein de billets dans le casier du mort...”
Le premier quart du film pose le décor. Une ex Miss, Cécile de France, qui après des rêves de grandeur, retourne à la case départ : le bungalow de sa mère, gardienne de camping, les mains manucurées dans du poisson à mettre en boîte.
Une femme célibataire, Audrey Lamy, qui élève son fils d'une drôle de manière et qui achète de la drogue au lieu de faire réparer sa voiture.
Une brave mère de famille, Yolande Moreau, dont le mari au chômage semble peu concerné par l'accumulation des loyers impayés.
Une fois le décor planté, le film enchaîne les situations tambour battant. Il faut dire que, parfois, même si on est pris au dépourvu par une violence assez crue, on a pas le temps de s'ennuyer.
C'est un véritable western féministe. Les femmes prennent le pouvoir et elles n'hésitent pas à jouer du flingue ou du coup de pelle. On est loin du cliché des femmes fragiles qui se sortent des situations délicates par leur charme où la subtilité qui serait étrangère au genre masculin.
De même, la fameuse “solidarité féminine” n'est pas une évidence, comme le reste, elle se construit.
L'aspect western est complètement décalé et du coup plutôt drôle. Ça tire dans tous les coins sans jamais atteindre sa cible. Le bar du saloon, décor habituel des règlements de comptes a laissé sa place au canapé d'un intérieur ouvrier de Boulogne-sur-Mer. C'est “le bon la brute et le truand” version moderne.
“Rebelles” est un film déjanté qui inverse les codes, tout en mélangeant les genres.
Ceux qui ne supportent que "la finesse", les dialogues à fleuret moucheté et les amis de la poésie passeront leur chemin.