Roubaix, une lumière
Arnaud Desplechin
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Roubaix, une lumière de Arnaud Desplechin
avec Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier,
1h59, drame, France
« À Roubaix, un soir de Noël, Daoud, le chef de la police locale et Louis, fraîchement diplômé, font face au meurtre d'une vieille femme. Les voisines de la victime, deux jeunes femmes toxicomanes, alcooliques et amantes sont témoins et suspects... »
C'est sans conteste un bon film. Malgré tout, certains aspects nous empêchent d'être entièrement convaincus.
Le côté polar-social est excellent. Le portrait d'une ville, sa lente évolution vers la misère, devenue une des plus pauvres de France est fin, loin de tout pathos.
Arnaud Desplechin, né à Roubaix nous donne a voir une réalité crue.
Par l'intermédiaire de son personnage principal, à qui il donne un passé dans la ville, on mesure l'étendue du drame de ces villes sinistrées.
Les acteurs sont excellents.
Roschdy Zem incarne à la perfection, la force tranquille de la loi, Léa Seydoux, la paumée au caractère bien endurci par la vie et Sara Forestier, tout aussi paumée avec son perpétuel air de lapin pris dans les phares d'une voiture.
Les intrigues annexes plantent le décor et soutiennent le versant social de ce polar.
Malheureusement le film dure plus que de raison pour ce qui finit par surtout ressembler à une série de portraits.
Un léger aspect psycho-philosophique pointe le bout de son nez et il n'était pas utile.
On reste tout de même sous le charme de Daoud, ce commissaire de police si humain et si intelligent qu'il nous donnerait presque envie de devenir délinquant pour croiser sa route !
Quitte à faire un film de deux heures, on aurait aimé avoir certaines réponses ou développements notamment sur l'histoire de Louis, la jeune recrue, ou même sur l'histoire familiale du grand et fort Daoud...