avec Ghjuvanna Benedetti, Saverriu Santucci, Anthony Morganti

Drame, 1h48, 2024

« Corse 1995. Lesia vit son premier été d'adolescente. Un jour un homme fait irruption et la conduit à moto dans une villa isolée où elle retrouve son père en planque entouré de ses hommes.

Une guerre éclate dans le milieu et l'étau se resserre autour du clan. La mort frappe. Commence alors une cavale au cours de laquelle père et fille vont apprendre à se regarder, à se comprendre et à s'aimer…»

Pour certains, Le Royaume évite tous les pièges du problème Corse. Pour nous, il tombe dans tous les pièges du film sur le grand banditisme. Il semblerait pourtant que les intentions du cinéaste aient été différentes. 

Une adolescente et son père vont apprendre à se connaître au cours de la cavale de ce dernier. La narration se fait à hauteur de cette jeune fille qui d'un côté baigne dans un milieu familier avec les hommes de son père, et parallèlement sait bien peu de choses sur le passé et les activités de celui-ci.

Les liens vont se tisser petit à petit, attachement, transmission et déterminisme sont les thèmes posés par le film.

Malheureusement cela tourne vite au banal film de gangsters à l'ambiance méditerranéenne !

Les clans rivaux se dézinguent à tour de bras, on nage en pleine Vendetta sans en saisir les causes. 

On en voit que les conséquences : les femmes pleurent, les enfants sont orphelins, les hommes du clan se donnent de grandes accolades viriles pour soulager leur peine ou conjurer leur peur d'être le prochain sur la liste. 

Le meurtre des uns appelant le meurtre des autres, les situations se répètent. Cela finit par être lassant puisque à part montrer l'escalade de la violence, cela n'apporte pas d'éléments particulièrement éclairants sur l'histoire. 

Certains passages sont intéressants et auraient mérité d'être développés. Notamment la construction du lien filial. Au début du film Lesia préférerait grandement profiter de ses vacances pour aller à la plage avec ses amis. Petit à petit, c'est elle qui s'accroche à son père alors même que la situation est périlleuse. Le besoin de savoir d'où elle vient se fait plus pressant chez la jeune fille mais dans le contexte très particulier de sa famille, il s'accompagne du risque de perpétuer une vie qui n'en est pas une.

Si on comprend bien les différents engrenages qui se mettent en action dans Le royaume, le problème principal reste que les questions existentielles du milieu du grand banditisme nous laissent bien indifférents !