Sorry we missed you
Ken Loach
3
avec Chris Hitchen, Delbie Honeywood
1h40, drame, France Belgique
"Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Leur famille est soudée et les parents travaillent dur. Alors qu'Abby travaille avec dévouement pour des personnes âgées à domicile, Ricky enchaîne les jobs mal payés."
Merci à Ken Loach de recentrer le débat sur l'essentiel, l'humain. Pas l'humain comme élément de la cosmologie, devant vivre en harmonie avec la nature... L'humain inscrit dans un monde du travail qui sous couvert de « liberté » (de choix, d'entreprendre) anéantit tout ce qui fait le plaisir de vivre : vie de famille, loisirs, travail épanouissant, relations sociales…
Ken Loach pose parfaitement bien la question des conditions de travail. Point primordial et au final préalable à tous les débats qui secouent aujourd'hui notre société : place du numérique, écologie, éducation des enfants…
Ricky, le père de famille est pris au piège de ce fantasme qui court de plus en plus les rues aujourd'hui : être travailleur indépendant.
On ne veut plus de patron sur le dos.. on trouve pire, un boîtier qui ne vous laisse pas plus de deux minutes de pause, qui enregistre vos déplacements, mesure votre rendement à chaque moment de la journée. Ricky va trouver le contraire de la liberté.
Quel mensonge que cette nouvelle forme de travail. Il n'est plus un employé, il est un collaborateur. Quel beau mot en échange de quoi, il paye son camion, son assurance, son essence, des amendes si il ne trouve pas de remplaçant le jour où il ne peut venir travailler.
Bien sûr, pas de couverture sociale.... !
C'est avec tristesse qu'on voit cette famille se perdre.
Ken Loach remet les choses à plat. Quand le système force à survivre plutôt qu'à vivre, on n'a plus les moyens de s'occuper de ses enfants, de réfléchir, ni le temps pour ce préoccuper du devenir de la planète.
Un film social, salutaire, qui met en images une réalité qu'il est temps de dénoncer comme l'exact contraire du progrès.