avec Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi, Arcadie Radeff

comédie dramatique, 1h31, 2024

« André Masson, commissaire-priseur dans la célèbre maison de vente Scottie’s, reçoit un jour un courrier selon lequel une toile d’Egon Schiele aurait été découverte à Mulhouse chez un jeune ouvrier. Très septique, il se rend sur place et doit se rendre à l'évidence : le tableau est authentique, un chef-d'œuvre disparu depuis 1939, spolié par les nazis. »

Ce film met en lumière, avec sensibilité, les enjeux du marché de l'art, plus proche du monde financier que du seul  amour de la peinture. 

Plusieurs thèmes sont développés à travers une narration fluide et claire. Avec André Masson, commissaire-priseur, on entre dans les arcanes du marché de l'art. Pouvoir, rivalités et argent y tiennent une place prépondérante.

Connaissance et goût pour la peinture sont bien dissociés. La première est indispensable pour le métier, le second semble bien  accessoire. 

André Masson a tous les traits de caractère et du physique d'un jeune loup de Wall Street. Il attend " l’affaire " de sa carrière mais celle-ci peut, tout autant, être synonyme de son ascension que de sa chute.

Avec la découverte d'une toile authentique d’Egon Schiele, le film nous fait entrer dans une autre histoire. En retraçant le parcours du tableau, on pénètre dans la période de la Seconde Guerre mondiale : notion d'art « dégénéré », spoliation des œuvres détenues par des Juifs, collaboration…

Que l'œuvre soit retrouvée chez un jeune ouvrier permet la confrontation de deux milieux aux antipodes. D’un côté, les beaux costumes et la mèche parfaite , de l'autre la préoccupation de garder une vie simple.

Tous les thèmes du film s'emboîtent avec finesse et sont aboutis. La présence auprès du personnage principal d’une jeune stagiaire permet des éclaircissements sur les rouages d'un métier et d'un système qu'on connaît mal. Celle-ci, à la personnalité pour le moins fantasque amène à la fois, une touche de mystère et d'humour.

Le tableau volé, inspiré d'une histoire vraie, est un film bien construit qu'on suit avec intérêt jusqu'au bout.